@Et hop !
Que ce soit pour les mots « trotskysme » ou « révolution » je donne mes définitions. Ainsi mes lecteurs peuvent comprendre ce que j’écris. Ils savent quelle « valeur » (sens) je donne aux mots que j’emploie. Le sens d’un mot est sa capacité à prendre des sens divers en contexte étant bien entendu que cette capacité n’est pas infinie. Les bons dictionnaires donnent ainsi des exemples des différents sens que peut prendre un mot. (Voir le dictionnaire du CNRTL).

Il est toujours possible d’un point de vue « pragmatique » de s’éloigner de cette acception du « sens » purement linguistique en admettant que des interlocuteurs ont toujours la possibilité d’affecter entre eux et momentanément n’importe quel sens à un mot comme on affecte une valeur à une variable. Mais ce qui est énoncé, dans ces conditions, n’a plus de valeur (plus de sens) hors de ce contexte particulier. Exemple avec une petite conversation entre étudiantes :
— comment tu as fait pour obtenir ce poste ?
— et bien... j’ai eu une opportunité.
— Oh ! Tu appelles ça comme ça : « avoir une opportunité » ! Comme c’est charmant. Et, ça ne t’a pas fait trop mal à l’anus d’« avoir une opportunité » ?
— je t’en prie ne soit pas grossière.
— C’est vrai que toi tu es beaucoup plus délicate que nous.

Dans cet exemple, l’expression « avoir une opportunité » prend un sens particulier qui, évidemment, ne peut pas être repris dans un autre contexte.

L’amplitude de variations des sens d’un mot se restreint en fonction du type de contexte. Le mot « révolution » n’a pas exactement le même sens (i.e. la même amplitude de sens) dans un contexte où on parle de politique ou dans un contexte ou on parle de sciences par exemple. Le dictionnaire du CNRTL donne ainsi une quantité de sens différents au mot « révolution » en fonction du contexte.

La définition que je donne ne s’applique qu’au contexte de la politique et, même plus précisément, des mouvements sociaux. Je retiens la conjonction de deux critères :
— une mobilisation sociale (grèves, manifestations...)
— changement au minimum du gouvernement en conséquence de cette mobilisation.

Remarquons que ma définition est assez consensuelle et qu’elle permet d’arriver à un nombre « raisonnable » de révolution puisque j’en trouve ainsi 21 en 60 ans (entre 1951 et 2011). Je restreins ainsi grandement le nombre de mouvements sociaux répertoriés par la Wikipédia sur la page intitulée « Chronologie de révolutions et de rébellions ».

Remarquons aussi que ma définition est conforme à celle du CNRTL pour ce même contexte. Voici textuellement leur définition :
"Renversement soudain du régime politique d’une nation, du gouvernement d’un état, par un mouvement populaire, le plus souvent sans respect des formes légales et entraînant une transformation profonde des institutions, de la société et parfois des valeurs fondamentales de la civilisation.« 

Il s’agit alors de révolution politique, révolution bourgeoise, prolétarienne...

Comme je l’ai déjà dit, les mots ne peuvent pas s’appliquer à une période où ils n’étaient jamais employé. Je postule effectivement qu’un concept n’existait pas à un moment où il n’y avait aucun mot dans la langue parlée de l’époque considérée pour le désigner. Cela vaut tout autant pour les mots »France« , »trotskysme« ...

Il est évidemment faux d’écrire  :
 »Il y a eu des trotskystes dès lors que Trotsky a publié ses idées et eu des partisans, sinon comment les désignez vous ?"

On ne voit pas d’ailleurs ainsi quand cela aurait débuté. Pour désigner les idées défendues par Trotsky avant 1924 on donne simplement la référence des textes et pour désigner ses partisans, on parle simplement des « partisans de Trotsky » qui s’opposaient parfois aux partisans de « Zinoviev », « Kautsky », « Lénine »...

Nous ne parlons d’ailleurs pas davantage des staliniens avant la date de 1924.