Bonsoir,
Oui, naturellement, vous avez deviné.
Ruggerri, qui écrit ses chansons, est tout sauf un inculte. De toutes façons, ce bijou culte de Liliana Cavani, même si c’est Bogarde et Charlotte Rampling à l’affiche, est un film italien pour les italiens.
A mon avis, dans le top 10 des films des 50 dernières années.
La complexité du sexe revisité. Le politiquement correct de la sexualité féminine explosé, un voyage dans la soumission .. l’amour / haine. La revanche impossible.
Ceux qui ont dépassé certaines limites resteront attachés à vie, comme par une corde invisible.Que cela plaise ou pas.
On ne pourrait plus refaire un film comme ça.
La call girl (« le plus souvent blonde ») de l’hôtel dont Ruggerri est le portier, est de celles qu’on rêve d’emmener à son propre cinéma, mais cela ne se peut pas, car c’est encore un cliché que de vouloir sauver ceux qui ne le veulent pas.
Je ne sais pas si vous avez eu accès à une traduction correcte, mais cette chanson est d’une pureté absolue, avec de très belles images, très subtiles et sobres.
Elle parle aussi de l’humiliation, dont on ne se remet jamais, quoique l’on ait réussi à faire après.
Je vous mets comme un cadeau la version originale de 1987, qui me parle pour des raisons personnelles, avec une interprétation très « habitée » de Ruggieri.
Un petit monsieur propre sur lui qui va sortir la chanson de sa vie et « mettre les poils » à tant de gens :
https://www.youtube.com/watch?v=V24TPNpSPHw
Sa version de 2019 est plus sobre, plus mature.
Les cheveux et les illusions sont partis. Mais l’ émotion reste.