@Pierre Régnier
Si l’on pense que la théorie mimétique de René Girard sur la formation des religions archaïques est vraie, alors je vous l’accorde il s’agit d’un « sacralisé » de main d’homme : la paix sociale post-lynchage est la cause de la divinisation du bouc émissaire et le mythe est inventé pour exonérer de sa culpabilité le groupe.
Dès lors que nous entrons dans une logique et un contexte de Révélation (avec majuscule) le Sacré (dans l’un de ses sens premier de séparé) est préalable : Celui qui se révèle est déjà différent par nature.
Désacraliser la violence religieuse ? C’est le sous-jacent de René Girard. Mais le rite de la lapidation de Satan durant le pèlerinage à la Mecque, c’est une violence qui ne s’exerce pas contre des hommes. Peut-on alors la conserver ? L’histoire de l’homme c’est l’évolution vers une amodiation du rite sacrificiel : d’abord homme, puis animaux, puis pain et vin. Avec aussi la régression de l’islam qui sacrifie le mouton lors de l’aïd.
Il faut d’abord et avant tout comprendre en quoi la violence a généré du sacré. Ce n’est pas en censurant cette violence passée et les textes qui l’inspirent et y font référence que l’on y parviendra : le mimétisme est un phénomène naturel. Quand on a compris ça on se rend compte du superflu de la violence dite sacrée, et on peut la purger de nos comportements.