@SEPH
La réponse est simple me semble-t’il et je l’ai esquissé plus haut. Il faut du temps pour la livraison de nouveaux matériels, du temps pour former le personnel ukrainien, des soldats pour les utiliser et donc tout temps gagné est du temps précieux. Scott ritter disait très récemment que si la Russie tarde trop elle sera face à un problème ingérable dans le cadre d’une « Opération Spéciale » et devra décréter probablement la mobilisation générale.
L’armée Ukrainienne n’est manifestement pas regardante pour embaucher et la promesse de Zelensky d’avoir un million de combattants (contre moins de 150 000 côté russe) et un matériel dernier cri sortis des stocks de l’OTAN en Europe, imposerait en cas de prolongement l’entrée en guerre de l’armée russe « au complet ». Les buts de guerre et l’implication de l’OTAN pour éviter un désastre absolu en Ukraine changerait la nature de ce conflit.
Mais c’est surtout la perspective ouverte de retrouver un face à face déjà connu (la crise des « Pershing » et des SS-20) entre missiles bien trop proches, capables de toucher une cible en moins de 10 minutes à l’époque, rendant l’identification de fausses alertes très difficile qui va se reposer à nouveau dans un contexte d’hypervélocité de ces nouveaux matériels. On estime que ces nouveaux missiles nucléaires mettraient moins de 4 à 5 minutes à toucher une cible, rendant possible une frappe préventive capable de priver largement l’adversaire d’une partie de son arsenal et de ses capacités de riposte. D’où la tentation d’automatiser les tirs avec l’I.A. et la perspective d’une erreur informatique déclenchant une salve nucléaire, sans qu’aucun humain ne soit capable de l’arrêter. Ce n’est pas par caprice que les russes exigent que l’Ukraine soit un Etat neutre, c’est pour nous assurer à tous une assurance-vie.
Les grands médias européens ne l’évoquent jamais, mais le discours US sur une attaque nucléaire préventive pour « désarmer » la Russie est récurrent en politique outre-atlantique. Les Russes sont sûrement paranos, mais ils ont beaucoup d’excuses pour ça.