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Commentaire de Jean Dugenêt

sur Bilan de l'élection présidentielle


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 24 mai 2022 10:41

@LeMerou
Bonjour,
Vous faites beaucoup de critiques pertinentes sur toute la procédure de l’élection présidentielle. Certes, il n’y a rien de démocratique là-dedans. Cependant en procédant ainsi vous laissez en place la dernière des illusions : pourrait-il en être autrement ? La réponse est : Non ! L’élection en système capitaliste a pour fonction de laisser croire que le bulletin de vote pourrait être le moteur essentiel du changement. Finalement, je crois que la Boétie, dès le Moyen Age, allait plus loin dans la réflexion avec son « Discours de la servitude volontaire ». J’ai, avec d’autres, apporté une petite contribution du même genre avec le petit texte « Le larbinisme ».

Pour ceux qui ont compris que le moteur de l’histoire est la lutte des classes et non pas le bulletin de vote la question qui se pose est : que faut-il faire quand il y a des élections ? Vieille question qui a été maintes fois débattue. Il faut dépasser ce que Marx, Lénine, Trotsky et beaucoup d’autres appelaient le « crétinisme parlementaire ». Marx disait à propos de certains dirigeants du parti allemand : “Ils sont atteints de crétinisme parlementaire au point de se figurer qu’ils sont au-dessus de toute critique et de condamner la critique comme un crime de lèse-majesté !”  » Mais Trotsky ajoutait :  « Le crétinisme parlementaire est une maladie détestable, mais le crétinisme antiparlementaire ne vaut pas beaucoup mieux ». Il critiquait alors le point de vue des anarchistes.

Au moment de tirer le bilan en examinant les chiffres, je me souviens aussi de cette autre citation de Trotsky :

« Les chiffres des élections ont bien entendu une importance en tant que symptômes. Mais ce serait faire preuve de crétinisme parlementaire que de s’appuyer sur ce seul indice. Il s’agit de processus plus profonds qui peuvent, un mauvais matin, prendre à l’improviste messieurs les parlementaires. Dans ce domaine, comme dans les autres, la question est tranchée non par l’arith-métique, mais par la dynamique de la lutte. La grande bourgeoi-sie ne se contente pas d’enregistrer passivement l’évolution des classes moyennes  : elle prépare les tenailles d’acier avec lesquel-les elle pourra, au moment opportun, saisir les masses qu’elle torture et désespère. »

Je ne peux pas reprendre ici toute cette discussion. Je me contente donc d’affirmer qu’il faut éviter les deux écueils : crétinisme parlementaire et crétinisme antiparlementaire. Pour chaque élection, il faut voir comment la participation des révolutionnaire peut faire évoluer la conscience des masses en facilitant la construction d’un parti révolutionnaire. C’est ce que l’AGIMO a tenté de faire.


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