@ IP:xxx.x6.215.93 Joli couplet sur l’Autre... Encore faut-il savoir de quoi on parle, M. l’Anonyme intervenant. L’autre en islam n’existe pas. Je vous mets au défi de trouver dans le Coran un verset qui permet à un individu de se considérer lui-même comme un « Autre ». Tout et dans la oumma et inversement... Culturellement, seul l’enfant mâle de moins de sept peut avoir des « privautés » (on lui permet à peu près tout) - au-delà, il ne s’appartient plus. Il appartient à sa famille, à sa tribu ou à la communauté des croyants.

Je suis tous les jours confrontés à des jeunes étudiants qui viennent faire de la musique sous mes fenêtres et qui s’assoient même sur le seuil de ma porte, alors que je leur ai dit, depuis des mois, que je travaille à l’intérieur. Et chaque jour, ça recommence. Croyez-vous qu’ils aient la notion de l’Autre ? Non. Quand je leur dit d’aller s’installer plus loin, ils me répondent chaque jour : « je m’excuse » et le lendemain ils sont là...

Est-ce un problème d’éducation. Evidemment oui... Un problème culturel... Evidemment oui... Que ça vous plaise ou non.

Quand j’étais enfant, une des premières choses que ma mère m’a apprise, c’est d’ouvrir une porte ou une fenêtre sans faire de bruit pour ne pas déranger... l’autre... même s’il n’existe pas. Elle m’a aussi appris à ne pas crier dans la rue parce que des gens peuvent dormir ou se reposer derrière leurs fenêtres, elle me parlait des vieux qui faisaient peut-être la sieste ou des malades qui avaient besoin de se reposer. Elle m’interdisait d’envoyer un ballon sur le mur d’un voisin. Elle m’a aussi montré qu’on pouvait monter un escalier sans donner des coups de talons à chaque marche... Et tant de choses avec lesquelles je vis toujours et qui me blessent désormais tant je vois que la société dans laquelle j’ai choisi de vivre est à mille lieues de les comprendre (avant même de pouvoir les appliquer).

Allez donc faire un tour dans les pays musulmans, et vous me direz si les enfants sont respectueux de l’Autre, de l’environnement, de tout ce qui n’est pas leur personne.

Vous parlez comme la plupart des livres écrits par des « universitaires » qui n’ont jamais quitté leur campus et qui n’ont d’information que dans les bibliothèques. Vous ne croyez pas que ça tourne en rond tout ça ? Vous croyez défendre la culture de l’autre, alors que votre attitude tend à maintenir des populations dans l’ignorance et la misère.

Alors je m’interroge : peut-être aimez vous que ces pays restent comme ils sont ? Pouvoir s’offrir un 5 étoiles à Ouarzazate ou Zagora pour le prix d’un Formule 1 chez nous, avouez que c’est quand même tentant.

Moi ces pays que vous prétendez que j’insulte, je les aime sans doute plus que vous, plus que la kaftanienne-tanjaouie qui, elle aussi joue, les grandes bourgeoises éclairées mais dont le vernis craque un peu plus à chacune de ses interventions. Je les aime pour les voir se glisser eux aussi dans le courant de la modernité, suivant leur personnalité et à leur rythme, mais le plus vite possible car l’écart est en train de se creuser dangereusement, et je lutterai contre les sinistres individus comme vous qui cherchent par tous les moyens à les maintenir dans l’ignorance pour mieux asservir et profiter de ces peuples habitués à souffrir par leurs propres coreligionnaires.

Patrick Adam