@alinea
Je pense que ce que tu perçois est le soulèvement des « machines » et l’arrivée en avant plan des intérêts d’entités qui ne sont pas vivantes et ne peuvent donc entretenir de sains rapports avec le vivant, avec les conditions mêmes d’existence du vivant.
Par ex. si on considère que les émissions de CO2 sont un problème, alors il devrait nous sauter aux yeux que ce sont nos machines que les ont fait exploser, pas « nous » (êtres vivants). Ce sont des idéologies sociales (l’idéologie de la recherche de la valorisation à outrance d’un avantage « compétitif par ex) qui ont imposé un modèle de mondialisation dans lequel on se fout des kilomètres parcourues par nos marchandises (x7 en trente ans) et des pollutions et nuisances induites par ce choix basique, très discutable.
La difficulté pour le corps social dans son ensemble de suivre l’explosion de la complexité de nos interactions avec l’environnement, la volonté d’intérêts particuliers (non vivants) de faire prévaloir ce qu’ils perçoivent comme leur intérêt vital avant celui de notre espèce, les multiples »usines à gaz« boulimiques d’énergie qui nous font penser que »tout avoir« n’a aucun coût autre que le coût financier, beaucoup de phénomènes entrent en jeu pour faire du citoyen lambda un crétin et un bouc émissaire de choix faits par une poignée d’humains (très loin d’être les »meilleurs« d’entre nous).
La métrique qui devrait décider de nos choix économiques devrait être la soutenabilité de ces choix pour la préservation d’un environnement favorable à notre existence et même plus largement favorable à la biodiversité, à la vie. Or l’impact financier est le seul qui tire toujours son épingle du jeu économique.
Je pourrais envisager sans peine un monde »low tech« , avec des économies largement relocalisées, ne demandant à la technique que ce que la Nature ne peut faire (nul besoin de tracteurs quand on a des vers de terre, nul besoin d’insecticides quand on a des haies et des oiseaux par ex) et une mobilité réduite. Mais surtout un monde dans lequel les machines (ici sur Terre) jouent un rôle marginal, alors qu’on leur donne la place centrale.
Nous travaillons pour nos machines au moins autant qu’elles travaillent pour nous et le verrions si l’essentiel de l’énergie ne venait pas du gaspillage de ressources fossiles bientôt perdues à jamais.
Par harmonie j’entendais essentiellement »homéostasie à grande échelle« . Bien sûr tous nos instruments de mesure indiquent que nous divergeons à tous points de vue et que nous sommes dans un cauchemar climatisé qui a une espérance de vie très courte à l’échelle du millénaire, ne parlons pas de millions d’années...
Dénoncer un système qu’on subit en en montrant les erreurs est déjà une réponse adéquate. Chercher à comprendre est plus que jamais désobéir à cet ordre obscène ,car mortifère, qui nous est imposé d’en »haut".