@alinea
« On ne mange pas les lentilles avec des céréales en France »
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C’est la nourriture que les maîtres donnaient à leurs esclaves dans les plantations des Antilles. Aujourd’hui c’est un mets de choix dont les touristes raffolent quand ils viennent aux Antilles. Les haricots doivent tremper toute la nuit. Ils cuisent avec une échalote du girofle, du thym, des feuilles bois d’Inde ou du laurier. Il faut qu’ils soient crémeux et on peut pour cela en écraser quelques-uns. On rajoute le sel en dernier avec des galettes de farine jetées dans l’eau. Les galettes sont réalisées avec de l’huile d’olive, une banane écrasée, de l’eau, du sel et de la farine. On peut remplacer la banane par un œuf si l’on n’aime pas le mélange sucré salé (c’est mon cas). L’œuf ou la banane c’est pour rendre la pate tendre en bouche et c’est important car sinon c’est élastique et ce n’est pas agréable. On fait recuire les haricots et les galettes dix ou quinze minutes avec un habanero frais et entier. Il ne faut pas le crever sinon tout est à jeter. Le piment doit juste donner son parfum pas son piquant. Le plat s’accompagne d’une vinaigrette à l’oignon. On émince finement un oignon, on met du sel, une cuillerée de vinaigre et du piment à profusion cette fois, on laisse reposer un peu et on couvre d’une huile neutre, du colza par exemple. On le sert avec un morue sèche que l’on aura préalablement dessalée et fait bouillir. Bon, j’imagine que ce que mangeaient les esclaves c’était juste les haricots cuits à l’eau avec les boulettes de farine et de la morue sèche car ça coûtait à l’époque moins cher que la viande. Les maîtres devaient se demander pourquoi leurs esclaves mangeaient avec autant d’appétit cette vilaine chose. Maintenant les békés adorent ça, quel retournement de situation hein ? 