En démocratie représentative, nous devrions avoir des représentants.
Force m’est de constater que nous avons plutôt des dirigeants.
D’ailleurs, ne les appelle-t-on pas communément les « dirigeants du monde libre » (il y comme une oxymore dans cette expression, non ?).
Le populisme, que nos dirigeants, donc, décrient tant, est ou devrait être l’exact opposé de l’autoritarisme, puisque cela revient à « dire au peuple ce qu’il veut entendre » (j’ai bien écrit « dire », pas « faire », ce que veut le peuple).
Ce mot « populisme » est souvent opposé au rationalisme et au pragmatisme.
Comme si le peuple ne pouvait être pragmatique ou rationnel.
En réalité, la seule chose que démontre l’utilisation de ce mot, c’est le mépris dont ceux qui l’utilisent font preuve à l’égard du peuple.
Pour représenter, cette forme particulièrement pauvre d’argumentation politique, des mots comme clientélisme, « émotionalisme » (par opposition au rationalisme) ou encore « utopisme » (par opposition au pragmatisme) serait sans doute plus appropriés que « populisme » (et moins méprisants envers le peuple).
Car sommes toute, ceux qu’on peut « raisonnablement » qualifier de « populistes », sont ceux qui tentent de s’adresser aux émotions primaires du peuple plutôt qu’à son intelligence.
Finalement, les plus « populistes » ne sont peut-être pas ceux que l’on désigne comme tels.
Incidemment, je suis profondément désolé, mais pas surpris, que d’aucuns incluent l’économie planifiée dans les critères définissant les régimes autoritaires.
La planification et la régulation sont, certes, des manifestations d’autorité, mais il y a une différence fondamentale entre l’autorité et l’autoritarisme.
L’autorité est légitime parce (ou « quand ») elle est détenue par délégation éclairée de la volonté populaire et exercée dans l’intérêt de tous (ou à défaut, du plus grand nombre ou des plus faibles).
L’autoritarisme c’est, au contraire l’exercice d’une autorité ne résultant d’aucune délégation (illégitime donc) et exercée dans l’intérêt de celui qui l’exerce.
La régulation consiste à protéger les plus faibles contre les abus et l’avidité des plus forts.
La planification consiste à assujettir les intérêts économiques individuels aux intérêts collectifs.
La planification se justifie dés lors que les intérêts économiques individuels sont clairement opposés aux intérêts collectifs, voir même quand les intérêts économiques individuels immédiats sont clairement opposés aux intérêts à long termes des secteurs économiques concernés.
La planification n’est pas une composante du régime autoritaire, elle est un des instruments que le régime autoritaire peut dévoyer (comme les « gardiens de la paix » et « représentants de la loi » peuvent être transformés en « forces de l’ordre »).