Impossible de ne pas revenir sur le sort de Sylvie Germain, qui après qu’un texte d’elle est été proposé au bac, s’est vu menacé par des élèves, furieux de ne pas avoir compris le sujet.
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« Sylvie, sache que des millions de personnes te détestent », « J’ai fait du hors sujet par ta faute, ton texte il tournait en rond », « J’espère que t’es en fin de vie parce que je vais pas avoir la moyenne »,
Mes propres parents, qui sont rentrés en apprentissage à 14 ans, maitrisaient le Français, et ses règles bien mieux que ces élèves, n’ayant pas même intégrés celles fondamentales qui regident les liens sociaux, et la simple capacité à dépasser leurs difficultés, d’une autre façon que par la violence envers un tiers ; en l’occurence une auteure qui leur propose de s’élever.
Il y eut une époque, pas si lointaine, celle des années 60, où dans n’importe quel village, les livres de poche, proposaient tous les grands textes au public. Les gens s’en emparaient, et beaucoup découvraient ce qui avait été l’apanache d’une élite jalouse de ses privilèges : La culture, cette possibilité de compréhension et d’émulation dans la société.
Les puissants, et certains auteurs réactionnaires eux mêmes, tentèrent de s’opposer à cette démocratisation par le prix, qui leur retirait ce substrat de prestige qui les hissait au dessus du vulgaire, disant que cela « dévalorisait la culture ».
(Tout comme certains médecins s’opposèrent à la sécu, disant que cela allait dévolrisait le soin...)
Des auteurs, comme Giono, ou Prévert furent par contre enthousiastes. Une excellente émission en pod cast sur france culture : « L’invention du livre de poche, entre démocratisation de la lecture et réactions épidermiques »
Des faits divers, parlent bien mieux que toute la sociologie, de l’état d’une société. Celui ci en est un. Faut il regarder ailleurs et surnoter les copies pour s’illusionner sur l’état des choses ?...