@Fanny
Je remets mon commentaire supprimé avec l’article sur la guerre en Ukraine ...
en espérant
qu’elle (la Russie ndlr) n’agirait pas
Pas sûr.
Les stratèges US ont réussi un
coup de maître : pile je gagne, face tu perds.
La politique américaine
consistant à séparer l’Ukraine de la Russie par un mur économique, politique et
militaire, politique largement annoncée et décrite par les géostratèges
américains, conduisait logiquement soit à la guerre, soit à une défaite de la
Russie en tant que puissance mondiale qui compte.
Une non-réaction de la Russie
eut été une victoire européenne, avant d’être une victoire américaine. Dans ce cas de figure, l’Ukraine dans sa
totalité géographique et démographique s’ancrait définitivement à l’espace
ouest-européen, à l’espace atlantique.
La réaction de la Russie,
l’invasion armée de l’Ukraine, est une victoire américaine et une défaite européenne.
Cette guerre a déclenché un formidable
regroupement occidental autour du maître étasunien, plus un renforcement
considérable des dépenses militaires des pays de l’OTAN. Inespéré quand on se
souvient de Trump et l’OTAN. Nordstream2 est le symbole de cette victoire
américaine : pour la première fois depuis la guerre, l’Allemagne (Merkel) avait
défié les USA, en tenant une position résolument hostile aux USA : c’est raté,
les USA ont remis l’Allemagne à sa place, celle de pays vaincu en 1945.
Nordstream2 est mort-né.
Les premières victimes de
cette stratégie occidentale (américaine) sont les Ukrainiens. Ils n’ont pas
compris où les emmenaient les Nuland et Cie. Peut-être n’avaient-ils pas le
choix, et l’impuissance de l’UE face aux USA annonçait le pire. Trop tard. Le couple USA-Pologne dirige l’Europe, le duo Allemagne-France s’aligne.
Les
autres vaincus sont les Européens de Bruxelles : jamais leur inexistence
géostratégique n’aura été aussi évidente, d’où leur rage, plus encore qu’au
cours de la guerre de Yougoslavie où l’Allemagne était quand même à la manœuvre
avec les USA. La Russie, pays largement européen, partage cette défaite de
l’Europe. Poutine avait le choix entre deux défaites, il a sans doute choisi la
pire, celle d’une exclusion définitive de son pays de l’Europe, au profit d’un
hypothétique (quid de ses relations compliquées avec la Chine) maintien de la
Russie en tant que puissance mondiale qui compte.
Dans l’immédiat, félicitons
les stratèges américains : pile je gagne face tu perds. A plus long terme
cependant cette guerre marque la fin du monde global dominé par les USA, la fin
du monde de « la fin de l’histoire ». Une victoire qui annonce un
retrait, de toute manière inévitable et déjà engagé avec la montée de l’Asie.