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Commentaire de Séraphin Lampion

sur Rouen : l'Aître Saint-Maclou a gardé son charme intact


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Clark Kent Séraphin Lampion 10 août 2022 15:27

@Fergus

Les mots aussi voyagent.

Il en est même qui font des aller-retour, comme « fleurette » nous est revenu sous la forme de « flirter » après avoir fait un tour en Grande-Bretagne avec les soudards normands de Guillaume qui « contaient fleurette » aux petite Anglaises.

Pour ce qui est du « tour » des Anglais, il désignait le voyage de découverte culturelle que devait faire tout jeune aristocrate qui se respectait sur le continent, principalement en Italie et en France (quand le continent n’était pas isolé de la perfide Albion par le brouillard ou une tempête). Ces jeunes gens n’étaient pas des touristes, mais des voyageurs qui devaient s’occuper eux-mêmes de l’organisation de leur périple, ce qui était en fait le principal objet de ce rite initiatique. Mais c’est effectivement par allusion à cette pratique que le premier organisateur de voyages sous forme de « package »,forfait intégrant transport, hébergement, restauration et visites (en français « produit touristique »), Thomas Cook, a forgé le mot « tourism », et du coup, les clients ont été baptisés « tourists », deux mots qui sont passés en français en rajoutant un « e ».

C’est donc dès la naissance de ces deux néologismes anglophones datant de la fin du 19ème siècle que les « touristes » sont des consommateurs de produits vendus « clés en main » alors que les « voyageurs » organisent eux-mêmes leur périple, quand ils ne l’improvisent pas en l’adaptant à leur humeur du jour, leurs envie subites ou leurs découvertes, ce que ne peuvent pas faire les touristes.


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