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Commentaire de Pierre-Marie Baty

sur Le conclave de 1958, prélude du concile Vatican II


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Pierre-Marie Baty 10 août 2022 16:36

@Gollum
« En même temps le rite de crachat sur la croix était en contradiction avec la demande de communion fréquente lors des interrogatoires.. »

Non pas du tout justement ! Cracher sur la croix, pour eux, c’était cracher sur une représentation. Une représentation, c’est une idole. Surtout quand le deuxième commandement interdit toute représentation. Adorer la croix, c’est donc paradoxalement commettre une hérésie. C’est le « crime d’association » dans l’islam, et c’est le péché de dulie dans le christianisme. Les templiers, comme les orthodoxes pendant la période iconoclaste, et comme les musulmans, ne réservaient leur culte qu’à Dieu seul en tant que figure abstraite non représentée.

Il y avait toutefois dans certaines commanderies une représentation documentée, de l’aveu des templiers même, la représentation d’une tête humaine (que les occultistes délirants ont transformé en une sorte de bouc velu appelé Baphomet mais qui n’avait rien à voir avec la vérité historique). A cette tête ils vouaient un grand respect, mais non une adoration. Toutes les spéculations sont encore ouvertes pour tenter d’expliquer ce qu’elle signifiait pour eux. J’aurais tendance à penser qu’ils témoignaient ainsi du respect à l’esprit qui est saint (traduction du grec hagia pneuma). Ils considéraient donc que l’esprit saint était en fait l’esprit humain quand celui-ci avait suffisamment de clairvoyance pour qu’on puisse en dire qu’il était inspiré par Dieu. Ceci, par contre, était pour Rome une hérésie (note : mais pas pour les orthodoxes !) Et c’est bien sur leur rapport à cette tête que de nombreux interrogatoires de templiers se sont appesantis.


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