Le conclave de 1958, prélude du concile Vatican II
Le conclave de 1958, prélude du concile Vatican II
Le conclave de 1958 fit suite au décès du pape Pie XII (Eugène Pacelli). Ce conclave eut pour issue l’élection d’Angelo Roncalli, qui prit le nom de Jean XXIII. C’est ce pape qui lança le Second Concile du Vatican (Vatican II), dont les funestes conséquences s’enchaînent sans répit, comme un chemin de croix pour l’Eglise catholique, tombée aux mains de ses ennemis qui l’humilient, la flagellent, la couvrent d’insultes et de crachats, et s’apprêtent maintenant à la crucifier…
- Le rapport fondamental entre l’Eglise et la Franc-maçonnerie
Pour ceux qui ne sont pas au fait du droit canon de l’Eglise, même s’il s’est nimbé de brume depuis le catéchisme de Jean-Paul II, champion des « papes conciliaires », précisons que le simple fait d’appartenir à la Franc-maçonnerie est une cause d’excommunication latæ sententiæ depuis la bulle In Eminenti du pape Clément XII (1738), c'est-à-dire que cette excommunication n’a pas besoin d’être notifiée au catholique qui aurait passé outre l’interdiction de s’affilier à cette société luciférienne que constitue la F.M : Il sait qu’il n’a plus droit aux sacrements car il se trouve en état de péché mortel, sauf à se repentir sincèrement, en confession, de cette affiliation satanique, encore que selon la bulle citée, seul le pape lui-même a le pouvoir de lever l’excommunication d’un franc-maçon, sauf à l’article de la mort où un simple prêtre peut absoudre le contrevenant s’il se repent sincèrement de son abomination.
Et cependant, dès le XVIIIe siècle, l’Eglise de France est infestée de francs-maçons qui accèdent sans vergogne au sacerdoce, voire à l’épiscopat ou au cardinalat, afin de contribuer de l’intérieur au combat destructeur que les instances maçonniques mènent de l’extérieur : Qu’il suffise ici de citer l’« abbé » Sieyès, membre du Consulat, ou l’incontournable Talleyrand, « évêque » d’Autun. La nature secrète de leur société leur permet cette double appartenance, si impossible qu’elle soit en théorie : mais la résolution de ce paradoxe, c’est que leur position ecclésiastique, valide en apparence, est en réalité « nulle, invalide, vaine » (comme le clamait Clément IV à propos de l’hérésie des antipapes), fussent-ils cardinaux ou même papes.
En effet, et pas seulement en raison de la malédiction papale dont elle fait l’objet, mais bien plus encore en raison de sa nature profonde, la haine de la maçonnerie pour l’Eglise n’est pas un mystère, et entre autres innombrables exactions et spoliations anticléricales, menaces et brimades républicaines, invectives haineuses ou méprisantes des maçons envers l’Eglise, citons la résolution suivante à titre d’exemple :
« Combattre la papauté est une nécessité sociale et constitue le devoir permanent de la Franc-maçonnerie »[1]
Eglise et franc-maçonnerie sont deux entités irréconciliables, la seconde étant le dernier (et le plus redoutable, d’autant plus lorsqu’il se joint à l’Islam) des innombrables avatars lucifériens qui se sont succédé au cours des siècles, en vue de perdre l’Eglise. Ajoutons qu’à l’heure où nous parlons, ce travail est presque achevé, mais, pour ceux qui croient à la victoire du Christ, il va de soi que la trajectoire apparemment victorieuse de la maçonnerie n’est qu’une impuissante asymptote qui n’atteindra jamais son but, quand bien même elle ne cesse de s’en approcher :
Ainsi, dans le Nouveau Testament, le combat victorieux du Christ est assuré par les versets suivants :
« Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle » (Matthieu, 16.18)
« Ils mèneront campagne contre l’Agneau, et l’Agneau les vaincra, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, avec les siens : Les appelés, les choisis, les fidèles. » (Apocalypse, 17.14)
« Je vis alors la Bête, avec les rois de la terre et leurs armées rassemblés pour engager le combat contre le Cavalier et son armée. Mais la Bête fut capturée, avec le faux prophète, celui qui accomplit au service de la Bête des prodiges par lesquels il fourvoyait les gens ayant reçu la marque de la Bête et les adorateurs de son image – On les jeta tous deux, vivants, dans l’étang de feu, de soufre embrasé. » (Apocalypse, 19.19-20)
- Qui était Roncalli avant le conclave ?
Rappelons tout d’abord qu’Angelo Roncalli est ce cardinal de l’Eglise catholique qui a été déclaré pape sous le nom de Jean XXIII à l’issue du conclave tenu à Rome en octobre 1958 pour désigner le successeur de Pie XII.
En 1925, Roncalli fut subitement démis de ses fonctions de professeur au séminaire de Rome pour y avoir exposé et commenté les théories de Rudolf Steiner, intellectuel autrichien fondateur de l’anthroposophie, spiritualité fumeuse parfaitement incompatible avec la doctrine catholique : C’est de là que sa carrière dévia de la théorie, pour laquelle il s’avérait finalement incompétent malgré les espoirs qui avaient été placés en lui, vers la diplomatie, où il s’avéra plus brillant au point d’y passer l’essentiel sa carrière, de Bulgarie en 1925 jusqu’à Paris de 1944 à 1953. Ce n’est qu’en 1954 qu’il devint patriarche de Venise, après 30 ans passés dans la diplomatie.
Nonce apostolique à Paris, c'est-à-dire ambassadeur du Vatican, de décembre 1944 à janvier 1953, c’est durant cette période que Roncalli reçut la pourpre cardinalice. Il tint lui-même à se la faire remettre par Vincent Auriol, franc-maçon irréprochablement anticatholique puisque ses obsèques furent strictement civiles. Roncalli parlait affectueusement d’Auriol qu’il qualifiait d’ « honnête socialiste ». C’est d’ailleurs grâce à la demande expresse de ce même Auriol au Saint-Siège qu’il fut nommé cardinal. N’est-il pas étrange que cet anticlérical ait personnellement tenu à lui obtenir une distinction ecclésiastique, alors qu’une telle distinction aurait dû être sans valeur à ses yeux ? Nous pouvons en conclure qu’il était utile au Grand Orient de France que Roncalli fût nommé cardinal.
Vincent Auriol pose le chapeau de cardinal sur la tête de Roncalli
Toujours lors de sa nonciature à Paris, Roncalli nomma Yves Marsaudon (1899-1984) à la tête de la branche française de l’ordre des Chevaliers de Malte, organisme catholique de bienfaisance descendant de l’ordre des Hospitaliers créé au temps des croisades pour porter secours aux pèlerins durant leur voyage vers Jérusalem.
Or, Yves Marsaudon était, de notoriété publique, un franc-maçon de très haut grade, puisqu’il fut « Ministre d’Etat du Suprême Conseil de France du Rite Ecossais Ancien et Accepté ». Le même Marsaudon, dans un ouvrage de témoignage personnel, fit la très éloquente déclaration suivante :
« Nous applaudissons, à ces manifestations aussi inattendues que brutales, mais il était évident que l’Eglise la plus dogmatique devait un jour disparaître ou s’adapter… » [2]
Cette adaptation exigée par Marsaudon, c’est ce que Roncalli lui-même appela « aggiornamento », c'est-à-dire en français : mise à jour ou adaptation. Marsaudon et Roncalli, on le voit, sont parfaitement en phase. Leur amitié était d’ailleurs bien connue sur la place de Paris. La nomination de Marsaudon fit scandale au Vatican, mais Roncalli se dédouana en feignant d’ignorer l’appartenance maçonnique de Marsaudon. La ficelle est un peu grosse, puisque Roncalli était en poste à Paris et que toute la presse française savait parfaitement qui était Marsaudon, et rien ne laisse supposer que Roncalli fût réellement un imbécile…
Et comme de nombreuses sources (voir §9) affirment l’affiliation maçonnique de Roncalli, il n’y a plus à s’étonner qu’il ait choisi son « frère » Marsaudon pour lui donner la mainmise sur une bonne partie des capitaux catholiques de France.
Car en effet, les principales sources accréditant l’appartenance maçonnique de Roncalli sont issues des francs-maçons eux-mêmes, de ces maçons trop fiers de compter parmi leurs membres le pape de l’Eglise catholique, ce que la F.M attendait depuis la Révolution afin de pouvoir détruire l’Eglise en la pourrissant de l’intérieur : Des liasses de documents de la Haute-Vente italienne saisis par la police pontificale en 1819 furent publiées en 1859 sur demande du pape Pie IX. On y trouve l’appel suivant à la subversion du clergé, dénué de toute ambiguïté :
« Tendez vos filets comme Simon Bar-Jonas ; tendez-les au fond des sacristies, des séminaires, des couvents, plutôt qu’au fond de la mer : et si vous ne précipitez rien, nous vous promettons une pêche plus miraculeuse que la sienne. Le pêcheur de poissons devint pêcheur d’hommes, vous, vous amènerez des amis autour de la Chaire apostolique. Vous aurez prêché une Révolution en tiare et en chape, marchant avec la croix et la bannière, une révolution qui n’aura besoin que d’être un tout petit peu aiguillonnée pour mettre le feu aux quatre coins du monde. » [3]
Une fois la chaire apostolique bien entourée d’amis, il suffira d’un conclave bien mené pour que l’un d’entre eux s’assoie sur le trône de saint Pierre, installant ainsi le pouvoir maçonnique au sommet de l’Eglise en vue de la dévaster. Et c’est bien ce qu’il s’est passé…
- La main des USA se pose sur le conclave
Roncalli n’était par ailleurs pas réputé pour ses qualités spéculatives… en matière catholique en tout cas, où son étoile théologique n’était que de très petite grandeur, au point que Pie XII l’avait un jour comparé à un âne quant à ses capacités théoriques... Il apparaissait plutôt comme le cardinal jovial et rondouillard, habile à arrondir les angles et à éviter les disputes avec les instances civiles : bref, un politicien ou un diplomate bien plus qu’un mystique.
Roncalli était justement l’un des cardinaux appréciés du gouvernement américain, dont il est peut-être superflu pour la plupart des lecteurs de préciser que ce gouvernement est l’instance la plus maçonnique qui soit. Ainsi, une note secrète du Département d’Etat des USA du 11 octobre 1958[4], soit au surlendemain de la mort de Pie XII, document déclassifié en 2018, nous apprend qu’une « source du Vatican » , entendez un franc-maçon infiltré dans l’Eglise et serviteur fidèle de la diplomatie américaine, annonce que l’élection du prochain pape se fera par accord entre les cardinaux en amont du conclave qui n’est pas encore ouvert. « La source » demande aux autorités américaines d’user de leur influence auprès de « certains cardinaux américains ». Par « certains » il faut entendre bien évidemment « francs-maçons ».
L’influence des cardinaux américains pouvait être d’autant plus forte que les U.S.A étaient à cette époque, plus encore qu’aujourd’hui, le « grand frère » des nations occidentales, celui qui les protégeait affectueusement contre la menace communiste : Chacun se sent volontiers obligé par les désirs de celui qui le protège, ainsi la voix des cardinaux américains, à défaut d’exercer une autorité absolue sur le conseil des cardinaux, y jouissait tout de même d’une influence non négligeable. Or, dans cette même note du Dpt. d’Etat, les hommes à abattre sont clairement désignés : Siri, Ruffini, Ottaviani : De vrais catholiques non modernistes, c'est-à-dire hostiles à la conception dévoyée de l’œcuménisme[5] promue par Yves Congar et autres sous-marins du protestantisme dans l’Eglise.
- Le protocole de l’élection du pape
Durant le conclave, les cardinaux sont isolés du monde extérieur en s’enfermant dans la chapelle Sixtine. Pour être élu, le nouveau pape doit avoir recueilli sur son nom au moins les deux tiers des bulletins, plus un. Si aucun nom ne réunit le pourcentage requis, le scrutin est déclaré nul et un nouveau tour de scrutin prendra place après un temps de discussion entre les cardinaux, qui réviseront leur vote en fonction du résultat précédent. Il est parfois arrivé que le conclave soit très long, les cardinaux ne parvenant pas à s’entendre sur le nom du nouveau pape.
Durant ce temps, les fidèles attendent anxieusement l’avancée du conclave. C’est pourquoi les cardinaux, quoiqu’isolés, leur transmettent les informations décisives à travers les fumées qu’ils produisent dans la cheminée de la chapelle Sixtine : A la fin de chaque tour de scrutin, les bulletins sont brûlés avec une brassée de paille afin d’indiquer au monde extérieur qu’un scrutin a eu lieu.
La Chapelle Sixtine, cité du Vatican
Si un pape est élu, qu’il a accepté son élection et choisi son nom de pape, la fumée sera blanche. Si aucun pape n’est élu, la fumée sera noire. La fumée noire est produite en brûlant de la paille humide dans le poêle. La fumée blanche est produite en brûlant de la paille sèche. Une fumée blanche prolongée et constante indique que le pape vient d'être élu. Pourquoi dire que la fumée blanche doit être « prolongée et constante » ? Parce que pour faire démarrer le feu, après chaque scrutin particulier, le premier lot de paille placé dans le poêle doit toujours être sec, ce qui provoque nécessairement l'ascension de quelques bouffées de fumée blanche. Si aucun pape n'a été élu lors de ce scrutin particulier, une fois que la paille sèche prend feu, de la paille humide est rapidement ajoutée pour produire une fumée noire constante. En revanche, si un pape vient d'être élu, les personnes chargées d'entretenir le feu continuent à ne jeter dans le poêle que de la paille sèche, produisant ainsi une fumée blanche.
- La curieuse confusion du dimanche 26 octobre 1958
Le conclave de 1958 s’ouvrit le samedi 25 octobre 1958.
Lors de l’élection du pape Pie XII, en 1939 , la fumée blanche avait duré environ deux minutes, pas plus, pour indiquer que le pape était élu.
Or, le dimanche 26 octobre 1958, à 17h55, une fumée blanche s’élève de la chapelle Sixtine durant cinq minutes complètes, soit jusqu’à 18h00 : Il n'y a qu'une seule raison pour que des quantités importantes de paille sèche soient chargées dans le poêle de la chapelle Sixtine, produisant une fumée blanche pendant cinq minutes complètes : un pape avait été élu par les cardinaux, il avait accepté et il s’était choisi un nom. En plus de la fumée blanche, les cloches de Saint-Pierre sonnèrent pour confirmer l’élection d’un nouveau pape.
Aussitôt, les observateurs répandirent la nouvelle : A 18 heures, le chroniqueur de Radio Vatican annonça :
« La fumée est blanche... il n'y a absolument aucun doute. Un pape a été élu. » [6]
Dans l’attente de ce signal décisif, une assemblée d’environ 200 000 personnes s’était massée sur la place Saint-Pierre. La fumée blanche, prolongée et constante déclencha une clameur dans la foule, exaltée de vivre ce moment qu’elle croyait historique de pouvoir contempler tout à l’heure celui qui se présenterait à la fenêtre dès son élection annoncée par le protodiacre, doyen du collège des cardinaux. Aussitôt, les radios du monde entier relayèrent la nouvelle, à commencer par l’ORTF, dont le correspondant fournit au monde les images de la fumée blanche.
Ci-dessus, la fumée indubitablement blanche filmée à 17h55 par Jacques Perrot, envoyé spécial de l’ORTF
De plus, vers 18h30, le maréchal du conclave, le prince Chigi (prononcer « kidgi »), brisa les sceaux qui tenaient enfermés les cardinaux, en signe de clôture de l’élection. Au même moment, des ecclésiastiques agitaient des mouchoirs aux fenêtres du palais en signe de réjouissance.
- Euh… Une erreur a été commise
Mais la grande fenêtre resta désespérément fermée. Puis, subitement, après plus de cinq minutes de fumée blanche, une fumée grisonnante apparut à la place. Une demi-heure plus tard environ, la foule finit par se disperser, et Radio Vatican dut annoncer qu’une erreur avait été commise…
Tous les événements relatés ci-dessus ont été abondamment narrés par la presse du lendemain dans le monde entier, la plupart se référant à la note de l’Associated Press.
Ce que le Vatican lui-même a annoncé comme une erreur ne peut manquer de nous faire penser à ce passage de la Seconde épître de saint Paul aux Thessaloniciens (2 Th : 2.9-11) :
« Il viendra par l'opération de Satan, au milieu de toute sorte de miracles, de signes et de prodiges menteurs, Et avec toute séduction d'iniquité pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité afin d'être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur enverra une opération d'erreur, de manière qu'ils croiront au mensonge ; En sorte que soient condamnés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais ont acquiescé à l'iniquité »
- Qui ?
Quoi qu’il en soit, la séquence de ces événements indique qu’il y a bien eu élection valide d’un pape ce dimanche 26 octobre 1958 et que, curieusement, cette élection a été annulée. Plusieurs noms sont avancés pour indiquer le malheureux élu du dimanche : Siri, Agagianian, Ottaviani, Tedeschini…
L’irrégularité du scrutin du 26 octobre est indiscutable, comme le rapportent les témoignages suivants :
« Il y a eu certaines irrégularités dans l'élection pendant ce conclave de 1958, comme le Cardinal Tisserant l'a lui-même reconnu. Certains disent qu'Agagianian a été élu, d'autres Siri, d'autres encore un autre cardinal, et que le camerlingue a alors annulé l'élection. » [7]
Ces irrégularités furent certainement assez graves pour choquer quelques cardinaux, notamment le Cardinal américain Francis Spellman, qui a été vu
« sortant du conclave avec l'air pâle et bouleversé » [8]
Mais le nom le plus fréquemment rencontré est celui du cardinal Siri, alors archevêque de Gênes, dont Pie XII avait laissé entendre qu’il aurait aimé l’avoir pour successeur.
Selon Malachi Martin, alors jeune prêtre irlandais multi-doctorant, présent au conclave en tant qu’interprète, Siri fut bien élu, et se serait choisi le nom de Grégoire XVII, mais les pseudo-cardinaux francs-maçons prirent le contrôle du conclave : Un aréopage de conjurés, menés par le « frère » Eugène Tisserant, faux (car maçon) cardinal français qui jouissait du privilège de présider le conclave en tant que doyen, prirent Siri à part et vinrent le menacer de désordres sans précédent dans l’Eglise et d’assassinats parmi ses nombreux neveux et nièces si d’aventure il persistait à accepter son élection. Se voyant impuissant à contrer ces menaces mafieuses et voulant préserver la paix de l’Eglise autant que la vie des siens, Mgr Siri revint faire face au collège des cardinaux et leur annonça qu’il renonçait solennellement à son élection : Voilà pourquoi la fumée, de blanche qu’elle était depuis 17h55, devint subitement noire, passé 18 heures.
Corroborant la thèse de Malachi Martin, Paul Williams, alors officier du FBI apporte le témoignage suivant :
« En 1958, alors que les cardinaux étaient enfermés dans la chapelle Sixtine pour élire un nouveau pape, de mystérieux événements se déroulèrent. Au troisième tour de scrutin, Siri, selon le FBI, obtint les votes nécessaires et fut élu pape sous le nom de Grégoire XVII. Il s’ensuivit cependant un quatrième tour de scrutin, à l’issue duquel Siri obtint à nouveau les votes nécessaires et fut élu souverain pontife. Mais les cardinaux français annulèrent le résultat, arguant que l’élection de Siri engendrerait d’innombrables émeutes et l’assassinat d’évêques catholiques derrière le rideau de fer » [9]
Lesdits cardinaux français semblaient mieux savoir que quiconque ce qu’allait provoquer l’élection de Siri, au premier rang desquels Eugène Tisserant, s’appuyant sur ses compatriotes, son « frère » Achille Liénart notamment, qui confessera plus tard avoir été initié à la F.M dès l’âge de 17 ans. C’est ce même Liénart qui organisera quatre ans plus tard un chahut mémorable lors de l’ouverture du concile Vatican II, chahut qui eut pour effet de torpiller les trois années de travaux préparatoires qu’avaient réalisées les cardinaux Ottaviani et Ruffini.
- La clarté suspecte du mardi 28 octobre 1958
Le Lundi 27 octobre, le conclave poursuivit donc ses travaux, puisqu’aucun pape, finalement, n’avait été élu. Et ce n’est que le 28 octobre qu’une fumée blanche sortit à nouveau de la cheminée de la chapelle Sixtine, non suivie cette fois d’un démenti, et Roncalli, jusqu’alors Patriarche de Venise, apparut sous les acclamations de la foule à la fenêtre du palais, prenant le nom de Jean XXIII.
Nouvelle curiosité de cette élection peu attendue, il ordonna aux cardinaux, dont certains avaient plus de 90 ans, de demeurer 24 heures de plus enfermés dans la chapelle Sixtine : Nul ne sait pourquoi il prit cette disposition pour le moins inhabituelle, mais on peut aisément supposer que le « frère » Tisserant, maître d’œuvre du conclave, avait à leur mettre quelques points sur les « i », probablement pour s’assurer de leur silence absolu concernant le déroulement plutôt douteux du conclave qui venait d’avoir lieu :
D’ailleurs, quand le camerlingue Tardini ouvrit grand les portes de la chapelle Sixtine, l’élection de Roncalli étant publiée à la face du monde entier, Tisserant entra dans une rage folle et excommunia Tardini sur le champ :
« Tardini, le secrétaire d'État par intérim, a supposé que le conclave était maintenant terminé et, avec un groupe de hauts fonctionnaires, a fait irruption dans la zone scellée pour rendre hommage à son nouveau maître. Cela a suscité la colère moralisatrice de Tisserant, qui a excommunié Tardini sur-le-champ - la punition canonique pour avoir interrompu un conclave. C'était un épisode bizarre, mi-comique, mi-sérieux. Personne ne se souvenait de la dernière fois qu'un secrétaire d'État, même par intérim, avait été retranché de l'Église. Le pape Jean, de bonne humeur, a levé la peine le lendemain. Mais c'était tout de même le premier signe, et un signe troublant, pour les monsigniori de la Curie, que l’Église était entrée dans une nouvelle ère. » [10]
- Roncalli était bien franc-maçon
Commençons par le témoignage de Louis-Hubert Rémy, à qui Malachi Martin fit la confidence suivante lors d’un entretien à New-York en 1996 :
« Sur l’appartenance de Jean XXIII à la Franc-Maçonnerie, toutes les preuves sont dans les archives du Vatican, jalousement gardées par le cardinal Sodano. Lui-même aurait vu des photos prises par son chauffeur dévoilant Jean XXIII fréquentant les loges parisiennes »
Et selon Pier Carpi, franc-maçon :
« En 1935, Angelo Roncalli, archevêque de Mesembria est délégué apostolique en Turquie. Pour lui la vie n’est pas facile. C’est la guerre ; comme d’autres prêtres ou religieux, il doit porter des vêtements de laïc. C’est précisément à cette époque qu’il est invité à rentrer dans une société héritière des enseignements Rose-Croix (…) » [11]
Citons aussi l’abbé Mouraux :
« Nonce à Paris, Mgr Roncalli recevait à table ouverte Edouard Herriot et Vincent Auriol, francs-maçons notoires et politiciens qui menaient une action persécutrice de l’Eglise. Dans la chaleur d’un banquet, il leur dit un jour : “Ce qui nous sépare est de peu d’importance”. Tout son bonheur semblait être celui de la table où il voulait avant tout plaire » [12]
Nous ajoutons encore le témoignage de Gioele Magaldi, franc-maçon initié à Rome au Grand Orient d’Italie et l’un des maçons les plus en vue d’Italie à ce jour, qui, dans son ouvrage sur les UR-LODGES [13], révèle que Jean XXIII a appartenu à plusieurs de ces 36 loges suprêmes (« UR » désignant non seulement la ville d’Ur de Chaldée, mais constituant aussi l’acronyme de « Upper Rank » : Rang supérieur, ou Haut Rang ). Nous allons montrer que, de fait, tant par ses fréquentations que par ses déclarations, Roncalli fut tout sauf un catholique orthodoxe.
10. Sur le conseil de Cervantes
Les intellectuels pro-conciliaires, prêts à se boucher courageusement les yeux et les oreilles pour ne pas voir et pour ne pas entendre, rétorqueront aux accusations d’appartenance de Roncalli à la franc-maçonnerie que nous n’avons pas de preuves définitives, juste un faisceau de témoignages qu’ils peuvent confortablement mettre en doute, même si la vie entière de Roncalli révèle une parfaite concordance de ses propos avec les vues maçonniques.
Alors, pour notre défense, nous faisons comparaître le grand Cervantes, chez qui nous avons puisé le conseil suivant :
« Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ».
Toute sa vie, Roncalli a recherché l’amitié des hérétiques et des schismatiques, non dans le but de les convertir, mais au contraire pour déplorer leur situation de « frères séparés », le mot frères les reconnaissant comme validement chrétiens, et le mot séparés signifiant la déploration du refus traditionnel de l’Eglise de considérer leurs contre-églises comme valides : C’est la racine de l’indifférentisme conciliaire dont Bergoglio est à présent le ténor décomplexé.
Alors qu’il était patriarche de Venise, il fit la déclaration suivante, du plus pur indifférentisme, qui ressemble à du Bergoglio avant l’heure :
« ... je suis heureux d’être ici, même s’il y en a parmi vous qui ne se disent pas chrétiens, mais qui peuvent être reconnus comme tels en raison de leurs bonnes actions. » [14]
Rappelons la position diamétralement opposée des papes antérieurs :
« Nous venons maintenant à une cause, hélas ! trop féconde des maux déplorables qui affligent à présent l’Église. Nous voulons dire l’indifférentisme, ou cette opinion funeste répandue partout par la fourberie des méchants, qu’on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel de l’âme, pourvu qu’on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. » [15]
Durant sa nonciature à Paris, il fréquentait assidument Edouard Herriot, franc-maçon notoire. A propos d’Edouard Herriot, citons le témoignage suivant sur le séjour parisien de Roncalli :
« Le meilleur ami de Roncalli était peut-être Edouard Herriot, vieux socialiste et anticlérical. » [16]
Durant sa nonciature parisienne, il se trouvait fréquemment entourés de maçons, comme sur la photo ci-dessous avec Edouard Herriot, anticlérical notoire dont il fut pourtant l’ami intime, et une pléiade d’autres radicaux, dont il savourait, semble-t-il, la compagnie :
Roncalli à Paris, en compagnie de gens « pas très catholiques »
A Paris toujours, il fréquentait également volontiers Bogomolov, l’ambassadeur d’URSS, nation qui exterminait pourtant avec persévérance les catholiques qui lui tombaient sous la main.
En 1954, le comte Della Torre, rédacteur en chef de l’Osservatore Romano, fit part au pape de sa préoccupation après avoir constaté les fréquentations communistes de Roncalli. A ce sujet, Franco Bellegrandi, camérier du pape Pie XII, écrivit plus tard une biographie critique de Roncalli, qu’il intitula « Nikita Roncalli », le prénom « Nikita » étant une allusion évidente à Nikita Khroutchev, dirigeant de l’URSS à l’époque de Jean XXIII.
En 1958, à peine « élu », Roncalli s’empressa de réhabiliter les théologiens proto-hérétiques que Pie XII avait sagement éloignés de la curie : Joseph Ratzinger, Yves Congar, Jean Daniélou, Karl Rahner, et Henri de Lubac. Ces théoriciens défaillants nourrissaient la thèse venimeuse du pseudo-œcuménisme inventé par les Protestants du WCFO pour soumettre l’Eglise à une collégialité pastorale avec les hérésies [5].
Dans son discours d’ouverture du concile Vatican II, après avoir réhabilité les fauteurs d’hérésies, il prit soin d’attaquer de front les gardiens de la foi, qu’il affubla du sobriquet infamant de « prophètes de malheur » en versant quelques larmes de crocodile sur les hérésies, dont les adeptes étaient visiblement plus chers à son cœur que les catholiques :
« Il arrive souvent que, dans l’exercice quotidien de Notre ministère apostolique, Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de raisonnement et de pondération dans leur façon de voir les choses...
« Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l’histoire, qui est maîtresse de vie, n’avait rien à leur apprendre... »
Prétendant ainsi leur donner ainsi une leçon d’histoire, il redéfinit la « famille chrétienne » en lui associant toutes les nébuleuses hérétiques qu’il accueille comme membres à part entière, par la déclaration suivante, extraite de ce même discours d’ouverture :
« Or cette unité visible dans la vérité n’a pas encore, malheureusement, été atteinte pleinement et dans sa perfection par la totalité de la famille chrétienne. »
Quel beau joyau de pure hérésie ! Il indique par là que le corps de l’Eglise est démembré, comme si un corps vivant pouvait être démembré ! Ce corps dont il parle ne peut donc être celui de l’Eglise catholique, dont la tradition enseigne qu’elle est un corps vivant et sans tache. La connaissance la plus élémentaire du dogme catholique, le symbole de Nicée, nous enseigne que l’Eglise est Une, Sainte, Catholique et Apostolique : Dire que l’Eglise n’a pas d’unité et réside en partie dans l’erreur (pas d’unité dans la vérité) est une hérésie évidente, qui sous-entend la validité des innombrables sectes protestantes, qui seraient conviées à s’agréger à l’Eglise tout en continuant à professer leurs erreurs, alors que leurs membres sont tout simplement appelés à se convertir, car la véritable Eglise fondée par Jésus-Christ est universelle (« catholique » signifie « universel », précisément) depuis sa fondation : Roncalli remplace ici l’apostolat par la négociation et le compromis, un peu comme si Jésus avait contredit une partie de son enseignement pour éviter de froisser le Sanhédrin…
En 1963, devenu pape, il publie l’encyclique Pacem in Terris qui proclame la liberté religieuse, faisant ainsi entrer par la grande porte, dans l’Eglise conciliaire, l’indifférentisme condamné sans ambiguïté par ses prédécesseurs. De nombreux chefs francs-maçons louèrent cette encyclique, allant jusqu’à affirmer qu’ils la considéraient comme un document maçonnique…
Il invita toute sorte d’hérétiques à participer aux travaux du Concile Vatican II (Juifs, Byzantins, Protestants) ce qui est une première en 20 siècles, preuve d’un dévoiement fatal du concept d’œcuménisme [5].
L'organe officiel du Suprême Conseil du Rite Ecossais des francs-maçons de Mexico publie, dans son bulletin du 19 mai 1963 :
"La lumière du Grand Architecte de l'Univers illumine le Vatican".
Yves Marsaudon, franc-maçon du 33e degré, déjà cité, a dit :
« Le sentiment d’universalisme qui sévit ces jours à Rome est très proche du but de notre existence... de tous nos cœurs nous soutenons la révolution de Jean XXIII. » [2]
Peu de temps après son obscure élection, Roncalli trouva au Vatican une statue d'Hippolyte, antipape du IIIe siècle : il la fit restaurer et placer à l'entrée de la bibliothèque du Vatican. On peut voir dans ce symbole un trait éclatant de l’ironie cinglante dont est capable la maçonnerie.
Après sa mort, un assourdissant concert de louanges encense sa mémoire. Même l’Union Soviétique, qui se faisait pourtant un devoir de ne pas s’émouvoir de la mort des papes, change soudain de coutume, comme le rapporte Le Monde :
« M. Khrouchtchev à Moscou, et M. Adjoubei, qui se trouve au Caire, se sont joints à ce concert élogieux, bien qu'habituellement la mort d'un pape ne soit pas considérée en U.R.S.S. comme un " événement ". » [17]
Roncalli a donc ouvert la voie de la destruction de l’Eglise que la F.M attendait depuis longtemps, c’est pourquoi les loges du monde entier ont chanté à sa gloire après sa mort.
Pour nous, catholiques, ce morceau de jazz frénétique nous aura laissés de marbre…
Pierre Mellifont.
NOTES :
- Congrès International de la Franc-maçonnerie, Bruxelles, 1904, page 132 du rapport
- Yves Marsaudon, « L’œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition », ed. Vitiano, Paris, 1964.
- Jacques Crétineau-Joly, L’Eglise Romaine en face de la Révolution, réédition de l’ouvrage de 1859, cercle de la Renaissance Française, Paris, 1976, pp. 108-109.
- FBI, Télégramme N° 1166 de Rome du 11 octobre 1958 à 14h00, déclassifié en 2018
- Voir notre article « Vatican II, ou l’œcuménisme dévoyé » Pierre Mellifont sur Agoravox
- Rapporté par The London Tablet : article « The Vatican Radio », 1er novembre 1958
- P.Charles-Roux, "Inside the Vatican", septembre 2004, p. 41
- Mgr Joseph C. Fenton, journal personnel, entrée du 2 novembre 1960
- Paul L.Williams , « Money, Murder and the Mafia – The Vatican exposed »
- Paul Johnson, « Pope John XXIII » , The Library of world biography , 1974
- Pier Carpi, « Les Prophéties du pape Jean XXIII », éd. J’ai Lu, 1978.
- Abbé Mouraux, Revue Bonum Certamen, N°122, p.7
- Gioele Gabaldi « Massoni – Societa a Responsabilita Illimitata – La Scopa delle UR-Lodges », éd. Chiare Lettere, Rome, 2014
- Peter Hebblethwaite, « Jean XXIII le pape du Concile », Le Centurion, Paris, 1988, p. 271.
- Pape Grégoire XVI, Encyclique « Mirari Vos », 15 aout 1832.
- Alden Hatch, « A Man Named John », Hawthorn Books Inc., NY, 1963, p. 93.
- « Le Monde », édition du 5 juin 1963.
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