@Pierre-Marie Baty : « j’en conclus volontiers au fanatisme délirant de quelques-uns »
Et on en revient à l’idée de possession qui vient à l’esprit quand on voit un tel aveuglement, elle n’est pas en contradiction avec le libre-arbitre, ni avec la responsabilité personnelle. Simone Veil, la philosophe, écrivait : « Les gens sans valeur, il y a un moment, peut-être à 11 ans, où ils ont renoncé à la vérité. » Sur la Montagne surplombant Jérusalem, Jésus a refusé l’offre du Prince de ce Monde.
Une minorité agissante qui se concerte en secret pour prendre le pouvoir par le mensonge et la violence, il me semble que ça répond assez bien à la définition du complot.
Lénine a été guide touristique à Royan, il a arpenté la Vendée et étudié son histoire, admiré la stratégie des Colonnes infernales contre les Koulaks du lieu. Jean-Paul II est venu à Sainte-Anne-d’Auray où est le mémorial, et il a déclaré que la Vendée avait été le berceau du régime communiste. Il aurait dû aller à Genève.
L’Histoire de la Révolution est ce qui légitime le pouvoir en place, disons depuis le IIIe République, elle a créé à cet effet à la Sorbonne la Chaire d’Histoire de la Réoilution française qui a poursuivi l’Histoire de la Révolution française de Michelet, qui elle-même poursuit celle du cévenole Guizot, ses derniers titulaires ont été Mathiez, puis Soboul qui étaient communistes, toute l’histoire enseignée dans les écoles, les lycées, les universités, repose sur leurs publications. Cette histoire est celle que j’ai évoquée plus haut : " le peuple misérable et opprimé par un pouvoir tyrannique et arbitraire, et par des curés fanatiques, s’est révolté en masse, a jugé le roi, et a repris démocratiquement le gouvernement du pays.
Les tenants de cette théorie de la révolution spontannée sont spontanéistes, si on n’est pas complotiste, on est spontanéiste, on croit à la philosophie de l’histoire qui est un messianisme sécularisé.
Tout ce qui se passait était évident, Edmund Burke a tout dit, mais les révolutionnaires étaient aveuglés. Une fois qu’on a découvert qu’il y a eu un complot, on s’interroge encore. Ont-ils agi spontanément, ou ont-il été manipulés par d’autres gens. Y a-t-il un autre complot derrière le complot ? Y a-t-il eu des tireurs de ficelles ? Comme dans les révolutions colorées. Qui ?
L’Angleterre ? On voit au club des Jacobins quelques étranges étrangers : Thomas Paine, ami de Franklin. Junius Frey (qui avait une liaison avec la fille de Jacob Frank, son frère avec la fille d’Helvetius, et sa soeur était mariée avec François Chabot), juif polonais anobli par l’Empereur d’Autriche. Marat était genevois, naturalisé et anobli à la demande du Duc d’Orléans.