@tinga1
En mai 1963, la revue de vulgarisation scientifique Science et Vie, dans son numéro 548, lui consacre un article titré « Après des années de polémique, Science et Vie l’affirme « Oui la radiesthésie est vraie ! »
L’auteur de ce dossier, Charles-Grégoire Maubert, après avoir
interviewé Yves Rocard, explique comme suit les raisons pour lesquelles
la baguette de sourcier se met à bouger à certains moments : « l’eau qui filtre dans des milieux poreux, sous l’action d’une différence de pression, fait naître des potentiels électrocinétiques,
par un effet Quincke, bien connu depuis 1850. Ces potentiels font
circuler dans la terre des courants électriques. En outre, dans nombre
de cas, des phénomènes accessoires, liés à la présence de l’eau,
provoquent dans le sol des différences de potentiel corrélatives souvent
bien plus importantes ». Les expériences d’Yves Rocard, qui ont ensuite été refaites par le comité Para avec une méthode plus rigoureuse (aléatoire, double aveugle), ont été négatives15.
En 1973, à 70 ans, il quitte le laboratoire de physique de l’École normale supérieure et Jean Brossel
prend sa succession à la direction. En 1981, dans la dernière partie de
sa vie, Rocard concentre son intérêt sur les faibles valeurs du magnétisme et le biomagnétisme.
Il mène des recherches sur la sensibilité des sourciers, selon lui
capables de déceler une variation de magnétisme de l’ordre du milligauss16. Cela lui vaudra les foudres de l’Union rationaliste notamment, et lui coûtera un fauteuil, quasiment réservé, à l’Académie des sciences.
Bien plus que le caractère insolite de ses recherches, c’est la
mauvaise qualité de ses expérimentations qui lui vaudront de telles
critiques. L’ouvrage La science et les sourciers, par exemple,
est truffé d’erreurs expérimentales surprenantes qui servent d’exemples
pédagogiques pour illustrer des erreurs classiques17.