@Pierre-Marie Baty

Pour ma part, j’en étais à quelque chose de légèrement différent, à quatre états

Quelque part c’est implicite chez lui avec le passage de l’état T de mi-actualisation, mi-potentialisation vers l’état de matière macroscopique entropique ou l’inverse si c’est dans l’autre sens. Comme il y a deux passages différents on aurait ainsi deux états T. Selon le sens de direction.

Sinon j’ai encore mieux en magasin avec la logique tétravalente de Raymond Abellio qui est encore meilleure à mon goût. Je ne l’ai pas cité avant car il s’agit d’un ésotériste et comme ce domaine sent le souffre.. 

Si vous ne connaissez pas je vous invite à commencer par son Manifeste de la nouvelle Gnose de 1989 publié et inachevé (hélas) post mortem.

L’avantage de sa logique est qu’elle rejoint les logiques traditionnelles ésotériques que l’on retrouve dans toutes ces disciplines antiques. Notamment le Yi Jing chinois avec ses quatre polarités : Jeune yin et vieux Yin ainsi que Jeune Yang et vieux Yang. À mettre en parallèle avec les quatre éléments traditionnels : terre, eau, air, feu.

Il montre que ces quatre polarités engendrent une dynamique, dynamique qui engendre un axe vertical (en supposant que l’on positionne ces 4 polarités sur un plan, en forme de croix d’ailleurs) avec un pôle ascendant et un pôle descendant. 

Le premier est dit unifiant et spirituel, le second va vers la multiplicité et la matière.

Le septième et dernier pôle étant le centre de cette sphère (car cela en devient une du coup), le seul n’ayant pas de dynamique propre mais étant celui du Je qui observe. On a là une analogie parfaite avec la notion de septième jour non travaillé chez les juifs et consacré à YHVH.

Elle me semble parfaitement superposable avec la vacuité au sens bouddhiste, qu’en pensez-vous ?

Absolument. L’état T de mi-actualisation, mi-potentialisation a à voir selon Lupasco avec le domaine quantique qui est un entre-deux entre matière vivante et matière dite morte. C’est donc elle qui génère les deux. L’une étant soumise à l’entropie (la macro-matière) l’autre étant régie par le principe inverse (ce qui au passage ne nécessite pas de Dieu intervenant pour créer la vie)

Le Bouddhisme insiste bien aussi dans la pratique de la méditation sur la nécessité de cheminer sur le chemin étroit (à mettre en parallèle avec la porte étroite du Christ) qui consiste à éviter la torpeur, l’endormissement, (à mettre en parallèle avec la macro-matière), en Inde on parle du guna Tamas, et son inverse l’excitation et l’énervement caractérisé par le singe qui saute de branche en branche à savoir donc le mental caractérisé par sa mobilité extrême. En Inde il s’agit du guna Rajas.
Et pour Lupasco de la sphère de la matière biologique.

Cet entre-deux se caractérise donc par un éveil accru et un repos extrême. Ce sont deux contraires qui se trouvent ainsi reliés.

En Inde il s’agit du guna lumineux et spirituel appelé Sattwa.

la potentialité si je la comprends correctement est plutôt un réservoir d’énergie, qui pourra s’actualiser tantôt sous cette forme-ci, tantôt sous cette forme-là.

Je dirais plutôt que je vois cette potentialité comme un inconscient déjà là. Plutôt qu’une conscience déjà là. Cet inconscient, à la fois spirituel et matériel, psychoïde dirait Jung, se fraye un chemin à travers la matière biologique pour engendrer la conscience. Conscience qui a l’heure actuelle n’est pas parvenue à son maximum, c’est tout l’enjeu de l’éveil bouddhiste ou indien, où là on est parvenu au terme et but du voyage.

À propos de Jung il est quasi arrivé lui aussi à une logique tétravalente avec ses types psychologiques que je soupçonne même d’être basée sur les quatre éléments.

Dans cet état potentialisable, tout est vrai et faux à la fois (citation du Bouddha).

Ou encore mieux on ne peut rien en dire. Théologie apophatique ici en Occident. Bref, le Silence.

Bon je fais un deuxième jet celui là a dû atteindre la taille maxi..