« Ce sujet peut aller très loin dans l’idée qu’on peut se faire de l’être humain, entre ceux qui insistent plus sur l’apport inné (biologique, naturel) et ceux qui, comme les valeurs républicaines le proclament d’ailleurs, ne se focalisent que sur l’apport acquis (mérite personnel, instruction, culture, liens sociaux, économiques, etc.). Il y aurait beaucoup à disserter sur ce thème hautement philosophique mais ce n’est pas le sujet ici. »
Et quel serait-il donc, si ce n’est précisément l’enjeu d’un tel changement législatif ???
La notion même de « paternité biologique » est en soi un pur non-sens : si destiné dès l’aube du néolithique à garantir et affermir par toutes règles et institutions un système de transmission patrilinéaire, le feu patriarcat naît de l’établissement de la compréhension du lien entre relation sexuelle et procréation, au contraire de l’indéniable filiation biologique matrilinéaire, il ne peut déterminer l’évidence biologique du géniteur et y substitue en conséquence l’évidence légale et juridique de la paternité.
Si dans le meilleur - ou le pire - des cas géniteur et père se confondent en une seule et même personne, il n’y a pas à confondre entre les deux : le premier relève des lois de la biologie et de l’hérédité - qui dépendent comme on ne le sait que trop bien aux PTT de nombreux « facteurs » -, quand le second est pur sujet de droit !
Je conviens volontiers que l’invention au début des années ’80 du test génétique de parenté biologique et la possibilité d’une détermination scientifique et sans équivoque du géniteur met définitivement terme à l’ère patriarcale, ainsi qu’à toute la structure et les institutions visant à la conforter, mais est-ce une raison suffisante pour tout confondre ???
« Il faut reconnaître que la souffrance de ne pas connaître son géniteur est plus grande que la souffrance de ne pas être né pour cause de pénurie de dons. ».
Mais en quoi donc cela constituerait-il une souffrance, quand il s’agissait depuis près de 10.000 ans et jusqu’à l’établissement du test génétique du lot commun et de l’évidence de tout-e un-e chacun-e ???