@Hervé Hum
et la BCE ne crée pas alors de monnaie supplémentaire, mais solde un crédit non remboursé. Autrement dit, la BCE ne crée pas de monnaie supplémentaire, mais la fait changer de statut, de monnaie de crédit, elle devient monnaie de thésaurisation
Le changement de type de monnaie est en effet une des clef du système de perpétuation infinie de la dette qui voyage entre la monnaie crédit et la monnaie d’investissement (ou de marché), par le simple fait que tout crédit bancaire est assimilé à un titre, qui est échangeable contre des liquidités banque centrale pourvu qu’il soit considérée comme « garantie éligible » par la banque centrale. C’est que l’on constate couramment sur le marché « repo », où des dizaines de milliards de dollars sont convertis toutes les semaines. Soit dit en passant, c’est le système de conversion entre monnaie fiduciaire et monnaie de marché qui permet d’éviter l’hyper inflation due au trop plein de création monétaire par les banques, qui est transféré vers les marchés dont la demande en titres ne connaît pas le limite. Les autres monnaies ne jouissent pas de cet avantage énorme de création monétaire due à cette possibilité de la faire disparaître ou réapparaître à volonté dans les abysses des marchés. C’est même la raison pour laquelle je n’ai jamais compris pourquoi la Chine et la Russie ont renoncé à créer des places de marché en roubles ou yuans, car cela revenait à créer une dépendance lourde de conséquences vis à vis des bailleurs de fonds en devises de marché. Si la Russie avait eu une finance de marché en roubles, elle aurait pu créer un capitalisme privé en roubles et donc se défendre de la main mise des investisseurs étrangers sur son économie, comme on le constate avec toutes les dépendances industrielles et autres de l’économie russe vis à vis des fournisseurs étrangers. La Chine ne peut pas prendre le relais à cause des sanctions secondaires. Idem pour l’échec du système de messagerie financière russe qui n’est pas arrivé à concurrencer Swift, du fait que le rouble n’a ni la profondeur ni la liquidité du dollar, encore moins quand il s’agit de crédit refinançable via des systèmes RTGS de règlement/livraison permettant de convertir les titres en cas ou inversement. Et cela n’est pas près de changer, du fait que la Russie a manqué une opportunité historique de relever sa place financière de Moscou entre 2000 et 2011.