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Commentaire de Étirév

sur Vive la famille !


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Étirév 13 octobre 2022 08:22

La Famille, des origines à aujourd’hui :
Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée.... d’abord, jusqu’au débordement des passions de l’homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
Dans tous les hommes, à moins qu’ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l’Âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
La base légitime et idéale du pouvoir de la Femme réside dans sa nature spirituelle et maternelle. Elle produit l’œuvre de la création. Elle fait naître l’enfant, elle le guide, elle le soutient, elle est la source de la lumière qui l’éclaire.
En dehors de cette cause idéale, il n’en existe aucune qui légitime la domination du monde. Par la vertu de cette cause naturelle, tout enfant créé bénéficie de la nature bienfaisante maternelle, réelle, vraie, connue.
Les premières naissances, qui devaient beaucoup occuper les femmes, ont laissé, dans les sciences antiques, l’empreinte de la sollicitude qui les entourait. Ces préoccupations nouvelles dans la vie des femmes durent amener de grands changements dans les relations des deux adolescents primitifs. Chez la femme, ce fut l’éveil de l’amour maternel qui succéda à l’étonnement, à la curiosité des premiers moments, amour fait d’intérêt pour ce petit être qui surgissait d’une façon si imprévue et de la tendresse qui résultait, surtout, du contact intime de cette vie qui cherche l’abri maternel, la chaleur et le lait de la Mère. Ce sentiment grandissait et devenait bientôt cette affection profonde qui domine toute la vie de la Mère et lui inspire un dévouement sans borne. Quant à l’homme, il eut sans doute aussi un mouvement de curiosité, même d’intérêt et d’affection pour ce petit être que sa sœur naturelle venait de mettre au monde, mais cela ne l’empêcha pas de suivre les impulsions de sa nature, qui étaient autres, et, en voyant se prolonger cette préoccupation nouvelle de la Femme qui lui créait un amour dont il n’était pas l’objet, un commencement de jalousie naquit et ce fut le germe de discordes futures.
Après un temps plus ou moins long, la maternité plusieurs fois reproduite constitue des groupes, formés d’une Mère et de ses enfants. Ce fut la première ébauche d’une famille, un lien unissant ces nouveaux êtres à leur Mère, un autre lien, l’affection fraternelle, les unissant les uns aux autres. Ils eurent des intérêts communs, un même nid, dans lequel ils avaient passé ensemble leurs premières années, un petit coin de terre, qui avait été le théâtre de leurs ébats. La Mère vivait au milieu de ses petits, dont elle était la source de vie et le génie tutélaire, elle les couvait, les soignait, les allaitait, tant que cela leur était nécessaire, et ne les délaissait que lorsqu’ils n’avaient plus besoin d’elle.
Tous les mammifères restés à l’état de nature nous donnent encore l’image de ce groupement familial dans lequel le mâle n’a pas de rôle ; il a cherché la femelle, dans un moment de besoin physiologique, mais, après le besoin satisfait, il s’est éloigné sans se douter des conséquences de son acte.
Cette première famille, dont la Mère est le centre, a gardé sa forme primitive pendant de longs siècles.
La période pendant laquelle la Mère, toute-puissante, a régné sans trouble, est celle qui a été désignée par le mot « matriarcat », mot qui est entré dans la littérature historique pendant le XIXème siècle et qu’on doit à Johann Jakob Bachofen.
Le monde, alors, était divisé en tribus, et la tribu n’était que la famille agrandie. C’est la tribu qui deviendra la bourgade, puis la cité.
Une Déesse-Mère régnait sur une petite tribu, qui, agrandie, devint une province, à laquelle souvent elle donnait son nom. La Déesse Arduina donna son nom aux Ardennes.
Les tribus matriarcales pouvaient avoir de 400 à 550 âmes ; au-delà on se divisait, mais le souvenir de la primitive famille se conservait pendant de longs âges et les anciennes Mères, dont le nom restait attaché à la tribu, furent longtemps vénérées par leurs descendants, de là le culte des ancêtres.
Le régime matriarcal s’explique par ce fait que le Père naturel ne s’attache pas à la Mère et à l’enfant, ne connaît, du reste, pas l’enfant né de lui ; et l’enfant qui ne porte que le nom de sa Mère, qui est le nom de la tribu, ne connaît pas son Père, ne sait même pas qu’il en a un. En effet, les premiers témoins de l’enfantement d’une femme ignorèrent d’abord complètement la cause qui l’avait produit, et du reste ne s’en préoccupèrent pas ; ce n’est que dans la période que l’on peut appeler moderne, c’est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
Le mot « Patar », dans le sanscrit primitif, ne signifie pas celui qui féconde, mais celui qui protège. C’est le frère de la Mère. C’est pour cela que longtemps c’est lui, l’oncle, qui s’occupe surtout de l’enfant, et, quand les hommes de cette époque parlaient de la descendance, ils ne disaient pas « nos fils », ils disaient « nos neveux ».
L’enfant grandissait dans sa famille naturelle, qui était sa famille maternelle, n’ayant, quand il était homme, ni responsabilité, ni charges ; donc, pas non plus cette hypocrisie née avec les devoirs factices imposés dans le monde masculiniste. L’amour était libre, mais subordonné à la loi d’hygiène morale qui le réglementait et que la Mère avait inculquée à son fils dès son enfance.
Le monde primitif était fait pour le bonheur de l’homme ; on n’y voyait pas de misère, pas de malheur, pas de crimes.
L’autorité brutale que l’homme a voulu exercer sur la femme et sur l’enfant, sous prétexte de paternité, a apporté le malheur dans le monde et désorganisé la famille. C’est la grande erreur sociale des temps masculinistes.
Faut-il rappeler encore que le droit maternel n’est pas l’apanage d’un peuple, mais régit toute une époque, qu’il n’est pas non plus particulier à une race, mais qu’il est déterminé par l’uniformité des mêmes lois primitives ?
FAITS ET TEMPS OUBLIÉS


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