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Commentaire de Renaud Bouchard

sur Ukraine, Russie, OTAN, la mise à jour de l'Art opératif ou l'irruption de la guerre moderne dans le champ politique et économique européen


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 17 octobre 2022 09:30

Aux Lecteurs.

Guerre Otan-Russie : la foudre viendra de Biélorussie

Voici une analyse qui procède d’un constat assez simple et réaliste d’une situation dont l’OTAN et ses pseudo-alliés persistent à nier les éléments constitutifs.

Il est étrange que personne ne réagisse à ce qui constitue pourtant un glissement vers un désastre réel qu’il serait portant simple d’enrayer.

Il est encore plus surprenant que l’institution militaire elle-m^me dont on imagine qu’elle puisse être consciente de ses forces comme de ses faiblesses ne bouge pas.

Renaud Bouchard

Billet de J. Guillemain. 17 octobre 2022

Des quantités gigantesques de matériels et de troupes russes arrivent en Biélorussie. depuis plusieurs jours.

Pas besoin d’être devin pour imaginer ce qui se prépare. De Kharkov à Kherson les opérations vont changer de dimension.

Je suis toujours sidéré d’entendre nos fins stratèges qui nous commentent la guerre depuis sept mois. Dès mars 2022 ils nous annonçaient que l’Ukraine l’emporterait. Avouons qu’ils sont persévérants dans leur discours de perroquet.

Mais les plaisantins qui nous rabâchent que l’armée russe est au bord de l’effondrement sont les mêmes qui nous annonçaient que Poutine était en phase finale et que les Russes n’avaient plus de munitions au bout d’un mois de guerre, ou même que les jeunes soldats russes appelaient leur mère en pleurant. Ne riez pas, je l’ai lu !

Mais cette farce grotesque, c’est le scénario hollywoodien qu’affectionne Washington, qui diffuse sa propagande mensongère relayée à qui mieux mieux par les rigolos des plateaux TV. Plus c’est gros et plus on assiste au replay permanent. 

La France, dont l’armée paupérisée comme jamais n’a que trois jours de munitions, veut jouer dans la cour des grands et fournit toujours plus d’armements à l’Ukraine. Depuis sept mois, Zelensky, l’idole de l’Occident, exige et obtient tout ce qu’il souhaite. Macron désosse l’armée française déjà squelettique, en livrant canons Caesar, missiles sol-air et radars, dont une partie n’arrivera jamais sur le front et se perdra dans les circuits mafieux des Balkans. Mais peu importe, Biden ordonne, l’Europe docile s’exécute.

Ce qu’espèrent naïvement les Occidentaux, c’est que la Russie, qui se bat seule contre plus de trente nations, s’épuise en armements et munitions. C’est un jeu dangereux car je ne vois pas l’ours russe capituler s’il se sent acculé. Bien au contraire. Si le recours au nucléaire est à priori exclu, les armes conventionnelles de dernière génération dont dispose Moscou sont faites pour servir. 

Après le désastre afghan, Biden refuse une énième défaite de l’OTAN, qui signerait l’éclatement de l’Alliance et la fin de l’hégémonie américaine aux yeux du monde non occidental.

Mais Poutine de son côté ne peut se permettre de perdre cette guerre, qui n’est plus un simple conflit territorial pour sauver les populations russophones du Donbass. Nous sommes entrés depuis les premières sanctions contre Moscou, dans un conflit de civilisation qui oppose l’Occident à la Russie, soutenue par l’essentiel du monde émergent.

Et je ne pense pas que le perdant soit Poutine, qui sait très bien que pour conserver leur suprématie, les Américains sont prêts à saigner l’Ukraine et à ruiner totalement l’Europe, afin de détruire la Russie, leur rêve depuis la chute du Mur. 

Poutine se bat pour protéger son peuple d’un Occident décadent, Biden veut conserver la domination américaine sur le monde.

De cette guerre naîtra un monde multipolaire plus juste, ou bien une planète instable, soumise aux rivalités entre un Occident décadent et des pays émergents toujours plus puissants. Mais plus rien ne sera comme avant. L’arrogante domination des Etats-Unis va cesser.

L’hiver approchant et les pénuries d’électricité se précisant en Europe, de plus en plus de citoyens manifestent pour un arrêt des sanctions et un retour à la normale. La cohésion entre les 27 ne résistera pas aux pénuries.

https://www.challenges.fr/monde/guerre-en-ukraine-la-solidarite-europeenne-avec-kiev-remise-en-question_831361

Ajoutons que les armements occidentaux livrés à l’Ukraine sont moins performants qu’espéré, puisque dans le domaine des systèmes anti-missiles, une fois de plus, Moscou possède une suprématie incontestable.

https://reseauinternational.net/zone-dexclusion-aerienne/

Il est temps d’admettre que Poutine a construit une armée moderne depuis vingt ans. Il est temps d’admettre que son offensive sur l’Ukraine a été longuement mûrie et réfléchie, après le renversement du régime pro-russe de Kiev en 2014. Poutine n’est pas parti en guerre la fleur au fusil mais en sachant très bien qu’un affrontement avec l’OTAN restait du domaine du possible.

Par conséquent, il n’y a que deux solutions :

Soit l’Occident accepte la partition de l’Ukraine et la guerre peut s’arrêter assez vite. C’est la solution de sagesse.

Soit l’Occident s’obstine et ce sera un choc frontal violent qui ne sera pas à l’avantage des Occidentaux. Les Russes possèdent des armes majeures pour détruire des villes occidentales. Et Washington le sait. Aucune parade ne peut protéger l’Occident des Poséidon ou des missiles hypersoniques.

L’Ukraine n’est ni dans l’OTAN, ni dans l’UE. A quel titre ce pays vaudrait-il une troisième guerre mondiale ?

Dans quelques jours, les Russes vont reprendre le terrain perdu. On ne tient pas 1000 km de front avec 150 000 hommes. Poutine en aura bientôt 300 000 de plus. Va-t-on encore nous parler d’effondrement imminent de l’armée russe ?

Jacques Guillemain

Source : https://ripostelaique.com/guerre-otan-russie-la-foudre-viendra-de-bielorussie.html


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