@chantecler
Dire que l’acquis est déterminant ne signifie pas que l’inné n’existe
pas.
Mais même le plus rustre des hommes (violent, émotif, peureux, colérique), s’il a reçu un minimum
d’« éducation » (dont le langage qui s’apprend) n’est pas
réductible à l’animal. C’est en cela que l’étude des enfants
sauvages est intéressante : non seulement ils ne possèdent ni la bipédie ni le langage, mais, s’ils ont passé de stade de
l’apprentissage possible, ils n’évolueront pas et resteront, eux, des « animaux ».
Je n’ai jamais écrit que l’homme était
un ange créé par un dieu.
Bien sûr que c’est biologiquement un
animal et que son formatage neurologique a hérité des sentiments de
base qu’il partage avec ses cousins chimpanzés. Bien sûr que les
chimpanzés sont intelligents et que les enfants chimpanzés sont
plus forts aux jeux des tablettes numériques que n’importe quel
gamin. Mais le chimpanzé le plus intelligent restera incapable
d’écrire un roman ou de construire le viaduc de Millau. Il peut être très « compétent » (exécuter), il ne sera
moins jamais « performant » (créer). Le langage permet non seulement de comprendre ce que disent les autres et de répéter ce qu’on a appris, mais aussi d’émettre des messages nouveaux qu’on n’a jamais entendu avant et d’innover. Sans le langage dont l’apprentissage est lié à l’éducation, l’homme se réduirait à son statut d’homininé, un grand singe comme les autres,