Aucun des deux pays ne mérite ce qui leur arrive et il faut donc prendre le parti de la négociation.
Ce qui arrive est lamentable au dernier degré quand on connaît un peu l’histoire. Quand l’URSS s’est sabordée volontairement, les russes (Gorbachev comme Yeltsine) voulaient rejoindre la communauté des états « démocratiques », faire partie du club, un partenariat avec l’U.E., contribuer à la sécurité sur le continent européen. Les dirigeants le voulaient et les russes y aspiraient après le passé communiste.
Comme J. Sachs et d’autres le confirment, cet espoir a été massacré au début des années 1990 quand on a accordé aux Polonais de quoi assurer leur transition et éviter le défaut de paiement, la même chose étant refusé aux russes qui devaient boire la grande tasse dans les années 1990.
La direction US voulait d’un monde unipolaire et affaiblir au maximum la Russie plutôt que la traiter en pair, fut le choix fait.
Par ailleurs, la Russie ne pouvait faire partie d’un club qui est une amicale des vassaux de l’empire US. C’est cela bien plus que l’absence d’une démocratie éprouvée dans le pays qui valu au pays une mise à l’écart tacite.
Poutine a repris un pays sinon en lambeaux, du moins très mal en point et a énoncé dès le sommet de l’OTAN à Bucarest les vives préoccupations russes concernant l’extension de l’OTAN prévue jusqu’à la frontière russe, quand le pacte de Varsovie était dissous depuis longtemps et l’armée russe ne pouvait physiquement menacer le reste de l’Europe.
La Russie s’est accrochée pendant 8 ans à l’idée que les accords de Minsk pouvaient éviter le pire pour les régions de l’Est, puisque ni Kiev ni l’U.E. n’avait pu empêcher les extrêmes d’occasionner une guerre civile après le coup d’Etat officiellement sponsorisé par les USA, Victoria Nuland et Mc Cain en têtes de gondole.
L’U.E. pouvait exiger de Kiev un terme négocié en interne à cette guerre civile, ou l’acceptation d’un divorce à l’amiable (comme pour l’URSS, la Yougoslavie (quelques coups échangés quand même...) ou la Tchécoslovaquie, comme condition sine qua non d’examen d’une candidature d’entrée dans l’Union.
Tout le monde a joué avec le feu en pensant que la Russie allait s’asseoir sur ses intérêts fondamentaux. Perdu...
Mc Gregor, souvent très informé indique que la mobilisation russe va dépasser de loin les chiffres jusqu’ici annoncés. La Russie ne nous écoute plus et elle a raison de ne pas le faire.
Ma crainte personnelle est qu’ils obtiennent par les armes ce qu’on leur a refusé depuis le départ, à savoir une neutralité de l’Ukraine (hors de l’OTAN). A ce niveau d’engagement, même une confrontation avec l’OTAN serait en leur faveur avec un risque d’échappement vers un conflit plus étendu.