@Mirlababo
Au risque de passer, une fois de plus, pour indulgent auprès de la gauche, je ne pense pas qu’il y ait de doctrine LGBT. L’orientation sexuelle n’est pas un courant politique...
Intellectuellement, les questions autour de l’orientation sexuelle ont été posées principalement par les milieux féministes, et les « milieux gays », du moins sur le dernier siècle. Il existe tout un tas de bouquins qui résument les différentes phases du féminisme, depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours, avec la distinction, un peu artificielle, des trois vagues féministes (sufragettes, Beauvoir, Butler).
Ce sont en fait les Gender Studies, initiée par Judith Butler, qui pensent aujourd’hui le plus les questions sur l’orientation sexuelle. En France, la personne qui a le plus popularisé ces recherches est Elsa Dorlin.
Ces travaux sont totalement postmodernes, c’est-à-dire qu’ils s’efforcent de se fonder principalement sur des données empiriques, et opèrent une critique des conceptions modernes (des Lumières) autour de ces questions. Ils s’efforcent aussi de ne pas être doctrinaire, c’est-à-dire de ne pas donner de solution définitive aux problèmes, seulement des pistes de propositions.
Ma critique est notamment de dire que les Gender Studies ont connu une popularité telle qu’il y a maintenant des tendances doctrinaires radicales en leur sein, et des généralisations rapides, excessives, propagandaires, notamment autour de la notion du « masculo-caucasien », qui est devenu une marotte, comme l« ’islamo-gauchiste » est devenu une marotte d’un autre type de personne.
Mais c’est le lot de beaucoup de courants de pensée. Le problème est surtout que la gauche n’a pas grand chose d’autre à proposer que ça et l’antiracisme.