Question
d’honnêteté intellectuelle, quand on cite des sources, on ne
choisit pas uniquement celle qui colle le plus à sa démonstration !
Vous
imputez la responsabilité originelle (La première grosse
erreur)
aux écologistes mis tous dans le même paquet, je persiste à croire
que le costume est taillé trop grand pour eux.
J’ai
lu sans doute comme vous la défausse de Jean-Bernard Lévy qui met
en cause le tournant de 2015 (loi
réduisant la part du nucléaire dans le mix électrique à 50 %)
pour légitimer un recrutement plus axé sur le futur démontage que
sur l’entretien.
On
peut aussi rembobiner différemment le film : après
la déroute d’Aréva et la reprise par EDF de sa filière
nucléaire, les déficits se sont accumulés (Flamanville :
budget multiplié par 6, les 13 ans de retard sur Olkiluoto qui
on
occasionné d’importantes indemnités, les réacteurs d’Hinkley
Point suivant
le même chemin
(https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/edf-la-facture-des-reacteurs-epr-anglais-explose-a-plus-de-25-milliards-de-livres-1408337)
sans compter l’obligation faite à EDF de revendre 30 %
de sa production à vil prix à ses concurrents.
En
gestionnaire pragmatique (le terme bon renvoie trop au sketch des
Inconnus sur les chasseurs), il est fort à parier qu’il a effectué
les coupes sombres dans les secteurs de l’entretien, différé dans
le temps alors même que, depuis 2015, il y avait la possibilité de
recruter, missionner ou former le personnel spécifique qui est venu
à manquer (soudeurs en particulier).
A
cela s’ajoute le télescopage de la fermeture de Fessenheim qui ne
devait intervenir initialement
qu’après
la mise en service de Flamanville. Cette
fermeture a été actée par E. Macron pour des motifs politiques
(https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/entre-les-lignes/la-fermeture-de-fessenheim-un-choix-politique-que-les-politiques-ont-du-mal-a-assumer_5329498.html)
qui à mon sens ont peu à voir avec la pression des écologistes
qu’il ignore souverainement.
Que
les écologistes prônent une sortie du nucléaire, c’est une
banalité, que leur influence diffuse ait peu ou prou provoqué les
erreurs décisionnelles constatés, c’est leur accorder trop
d’importance dans le déroulement des évènements : les
péripéties de la construction de l’EPR de Flamanville, certes un
prototype, avec ses problèmes de cuve, de trou dans le béton, et
autres problèmes techniques symbolisant une cruelle et significative
perte de compétences ont plus probablement accéléré le processus
de retrait avec les conséquences que l’on constate aujourd’hui.
Je
ne vous convaincrai pas, ce n’est pas le but de la contradiction.
Mais je trouve personnellement que l’air du temps qui vise à
livrer à la vindicte publique des boucs émissaires faciles
(boomers, khmers
verts, escrologiques,
etc.) est assez détestable et ne créé pas les conditions de calme
et raison que vous revendiquez.