Avant
de donner quitus à François Hollande pour sa gestion, il
conviendrait de rappeler un certain nombre de renoncements, comme
l’absence de volonté de renégocier l’accord européen sur la
discipline budgétaire, l’abandon en rase campagne de l’écotaxe
poids lourds en usage chez nos voisins (quelques petits milliards
envolés), les conditions ultra-favorables accordées aux sociétés
d’autoroutes privées lors de la renégociation des concessions, le
coulage avec la complicité de Michel Sapin d’une véritable taxe
Tobin sur les transactions financières limitant les opérations
spéculatives, et l’interventionnisme militaire dans le Sahel pour
contenir en Afrique le terrorisme, avec les résultats que l’on
connaît et un coût réel moins communiqué.
Le
social-libéral, plutôt que social-démocrate aurait pu faire
nettement mieux, a tourné le dos à ses engagements (les frondeurs
ont beau dos), et a quand même lancé cette politique de l’offre
sans contrôle effectif et financée par la dette qui préfigure
l’ère Macron et ses déficits abyssaux.
Je
relevais simplement que condamner un texte sur la seule citation qui
l’introduit m’apparaissait un peu sommaire. On peut contester
cette appréciation de Michel Serres, comme vous le faites, sans
remettre en question de manière dépréciative (réviser son
histoire, ânonner, idiotie) le développement qui suit et son
auteur.
Simple
question de courtoisie basique sur une agora.
Effectivement
ça part mal : il s’agit d’une citation de Miche Serres
(d’ailleurs indiquée). De la part d’un éditeur « et non
des moindres » auto-revendiqué, déboucher sur l’insulte au
bout de quatre malheureuses lignes non imputables à l’auteur ,
comment dire… pour reprendre votre expression, votre absence des
commentaires depuis quelques temps nous a procuré de réelles
vacances !
Il y a bien des questions qu’on évite d’aborder : ainsi la
vérification de l’efficacité des politiqueséconomiques
poursuivies. Il semblerait que le contrôle de gestion soit une
notion inconnue de nos technocrates. Qu’une politique de l’offre
conduise à augmenter le déficit public de 50 % sans résultats
notables en matière de redressement économique, aucune remise en
question, on continue…
J’entendais
hier, à propos de la mise à contribution des retraités, les
vociférations de Christophe Barbier claironnant qu’il était
anormal qu’un salarié de 23 ans touche moins qu’un retraité,
comme si les retraités étaient responsables
de la politique salariale
des entreprises, de la trappe à bas salaires créée par les aides
indifférenciées accordées,
question connue
de tous que l’on se garde bien de solutionner.
Une
mise à plat (dépenses et recettes)
du budget de l’état serait indispensable mais passablement longue
et dérangeante pour les petits avantages de tout un chacun, donc la
voie de la facilité et du moindre effort va conduire à piocher à
droite et à gauche (surtout à gauche) sans se soucier outre mesure
des effets induits.
Et
comme le dit Eric F, haro sur le retraité, bouc émissaire idéal
pour focaliser les frustrations.
Pour compléter votre information, le fondateur du cabinet Asterès
(décrit par Arrêt sur images comme un cabinet de lobbying) est le
journaliste thuriféraire de l’ultralibéralisme Nicolas Bouzou :
tout est dit.
Cela dit, chapeau bas l’artiste : inventer un loyer virtuel
pour démontrer l’insoutenable aisance matérielle de l’ensemble
des retraités, il fallait oser.
On assiste ainsi à la revitalisation d’une politique de
fracturation de l’opinion publique, faisant s’opposer l’une à
l’autre des fractions de population pas forcément favorisées,
alors que la dégradation sans précédent des comptes publics
devrait inciter à questionner la politique économique qui a mené à
ce marasme (et qui selon toute probabilité va se poursuivre) et à
se demander à qui profite le crime !
Qu’autant de crédules tombent encore à pieds joints dans le panneau me surprendra
toujours !