Il y a bien des questions qu’on évite d’aborder : ainsi la
vérification de l’efficacité des politiqueséconomiques
poursuivies. Il semblerait que le contrôle de gestion soit une
notion inconnue de nos technocrates. Qu’une politique de l’offre
conduise à augmenter le déficit public de 50 % sans résultats
notables en matière de redressement économique, aucune remise en
question, on continue…
J’entendais
hier, à propos de la mise à contribution des retraités, les
vociférations de Christophe Barbier claironnant qu’il était
anormal qu’un salarié de 23 ans touche moins qu’un retraité,
comme si les retraités étaient responsables
de la politique salariale
des entreprises, de la trappe à bas salaires créée par les aides
indifférenciées accordées,
question connue
de tous que l’on se garde bien de solutionner.
Une
mise à plat (dépenses et recettes)
du budget de l’état serait indispensable mais passablement longue
et dérangeante pour les petits avantages de tout un chacun, donc la
voie de la facilité et du moindre effort va conduire à piocher à
droite et à gauche (surtout à gauche) sans se soucier outre mesure
des effets induits.
Et
comme le dit Eric F, haro sur le retraité, bouc émissaire idéal
pour focaliser les frustrations.
Pour compléter votre information, le fondateur du cabinet Asterès
(décrit par Arrêt sur images comme un cabinet de lobbying) est le
journaliste thuriféraire de l’ultralibéralisme Nicolas Bouzou :
tout est dit.
Cela dit, chapeau bas l’artiste : inventer un loyer virtuel
pour démontrer l’insoutenable aisance matérielle de l’ensemble
des retraités, il fallait oser.
On assiste ainsi à la revitalisation d’une politique de
fracturation de l’opinion publique, faisant s’opposer l’une à
l’autre des fractions de population pas forcément favorisées,
alors que la dégradation sans précédent des comptes publics
devrait inciter à questionner la politique économique qui a mené à
ce marasme (et qui selon toute probabilité va se poursuivre) et à
se demander à qui profite le crime !
Qu’autant de crédules tombent encore à pieds joints dans le panneau me surprendra
toujours !
« Le fait que les retraités n’aient pas eu à subir la
hausse de CSG en début de mandat de Macron est un scandale »
Mes
respects dominicaux,
Considérer
qu’une loi n’est pas advenue au motif qu’elle a été par la
suite modifiée en faveur des retraités modestes, relève
de la casuistique, pas de la rigueur analytique.
Tout
à votre esprit de polémique, vous ne vous apercevez pas que nous ne
parlons pas de la même chose, en l’occurrence il ne s’agit pas
de mécanique comptable publique, mais de dénoncer une entourloupe
au demeurant assez grossière relayée par des médias serviles. Quant
on est capable d’augmenter de 50 % la dette publique en 7 ans
tout en se proclamant les
meilleurs à leurs postes, c’est de la petite bière !
Depuis
1996, et la première loi de financement de la sécurité sociale,
les
objectifs de dépenses et les prévisions de recettes de la Sécu
sont rattachés au budget général par le biais de la Loi de
Financement de la Sécurité Sociale ou LFSS.
La
jonction entre les deux budgets (celui de l’Etat et celui de la
Sécu) se fait au niveau du déficit public qui alimente la dette,
ledit déficit, devant rester dans la marge définie par les traités
européens, peut donner lieu à des arbitragescomme
celui que je décrivais : la baisse du déficitde
la Sécu due
à l’augmentation de la CSG venant compenser la suppression de
recettes du
budget de l’État stricto
sensu (ISF
et rabotage Flat-tax), à
l’image des compensations s’établissant dans les bilans
consolidés.Dans
le cas présent, j’estime que cela tient du bidouillage qui ne rend
pas hommage à ses concepteurs
et brouille un peu plus la question du financement de la Sécu.
Mais
il est avéré que l’intérêt général et le service de la nation
sont des valeurs démonétisées, et ça c’est pas du pipeautage !
« Le
fait que les retraités n’aient pas eu à subir la hausse de CSG en
début de mandat de Macron est un scandale »
Et
donc sur la
scandaleuse absence
selon
vousde
hausse de la csg sur les retraites en 2018, toujours
aussi affirmatif ?
Que
valent
une
succession d’affirmations s’appuyant
sur
une prémisse fausse ?
Je
constate que la technique qui consiste à ne pas répondre sur le
sujet pour introduire d’autres
affirmations toutes
aussi contestables
a encore des adeptes du
côté des
zélotes du
pouvoir.
Ben
désolé, la baisse des APL et la hausse de la csg sur les retraites
ont bien contribué comptablement à compenser la suppression de
l’ISF et le rabotage opéré par la Flat-tax en 2018 quelles que
soient les arguties que
vous sortirez de votre chapeau. Sur ce ruissellement à l’envers
digne de la pompe à phynance du père Ubu, la sagesse populaire ne
s’y est d’ailleurs
pas
trompé, parlantdès
lors de
« président des riches » !
L’esprit
de contradiction vous incite à inventer une vérité alternative !
J’ai
pourtant le souvenir de fort nombreuses manifestations en
2018 contre
la hausse de la csg sur des retraites déjà malmenées lors du
précédent
quinquennat
de « l’ennemi de la Phynance ». Et d’une campagne de
la presse mainstream
stigmatisant le « revenu »
des retraités qui aurait
été
selon un agrégat statistique opportunément créé
« en
moyenne »
supérieur à celui des actifs : injustice
sociale qu’
il importait, toutes
affaires cessantes,
de réparer sur le champ !
Le
sous-texte est
édifiant : seuls les riches sont fondés à accumuler, le
salarié qui aurait réalisé des économies à l’issue d’une vie
de travail doit immédiatement rendre gorge.
Qu’est-il
advenu : les retraités ont vu leur pension nette baisser sans
que les actifs reçoivent le moindre fifrelin supplémentaire !
Il s’agissait derrière cette arnaque sémantique de compenser à
l’euro près dans le budget de la nation le trou béant créé par
la suppression de l’ISF et de la Flat-tax, une opération
strictement comptable pilotée par Bercy.