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Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.

sur Nos meilleurs ennemis


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 9 décembre 2022 09:52

Je ne suis pas si sotte que cela. Même Mediapart a fait le lien. 

ù est le Bien, et en quoi se différencie-t-il du Mal ? A ces questions fondamentales, auxquelles chacun est libre d’avoir son ou ses avis, la doctrine cathare a puissamment réfléchi avant de subir une violente répression au début du treizième siècle. Indépendamment des querelles liées à l’étymologie et la théologie, tous s’accordent à affirmer que les Cathares ont été persécutés.

Les Qataris sont, pour leur part, issus d’un pays présentant une intéressante assonance avec ces victimes de persécutions entre le dixième et le treizième siècle. La forteresse de Montségur, où se sont réfugiés plusieurs centaines de croyants de la religion cathare, tombe en 1244 en raison de l’engagement contre les Cathares, jusqu’ici inatteignables, d’un escadron de Montagnards. Un demi-millénaire plus tard, ce dernier mot désignera un des partis politiques siégeant dans le cadre de la Convention nationale de 1793-1794.

Ceci posé - un peu d’histoire ne nuit jamais -, les développements très récents liés au Qatar, émirat de 11 000 kilomètres carrés, soit plus du double d’un département français comme l’Ariège, restent largement obscurs pour le grand public. Deux pays se renvoient notamment les mêmes accusations : démocratie insuffisante voire inexistante, soutien actif et avéré au terrorisme. Faut-il choisir son camp ? Oui.

Si les Cathares se considèrent comme les seuls vrais disciples des apôtres, les Qataris acquièrent leur indépendance le 3 septembre 1971. Le fait est essentiel pour comprendre qu’il ne peut être transigé, ni même exprimé de faiblesse quelconque au sujet de la souveraineté qatarie. Cette date est encadrée entre, la veille, le changement du nom de la République arabe d’Egypte en Egypte (Anouar El Sadate lançant immédiatement une vaste campagne d’amnistie et de libération de ses opposants, parmi lesquels figurent les Frères musulmans) et, le lendemain, l’Accord quadripartite entre la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis et l’URSS. Cet accord est le fruit d’une négociation qui a duré dix-sept mois. Willy Brandt, Chancelier d’Allemagne, se félicitera de sa signature en ces termes : « Après toutes ces années d’insécurité, cet Accord, c’est beaucoup. Mais personne ne pouvait certainement s’attendre à ce que, dans cette phase de l’évolution des rapports entre l’Est et l’Ouest, le Mur disparaisse. »

Ce Mur de la honte tombera moins de vingt ans plus tard. Et qu’en est-il de la querelle, qui se dresse comme un mur, qui a pour objectif d’atteindre le Qatar, d’en désigner les habitants comme des ennemis au sein d’une même religion ? Ceci ne rappelle-t-il pas le sort réservé aux Cathares par leurs propres coreligionnaires ? Le mur désigne par métonymie la ville fortifiée ; il représente aujourd’hui la frontière entre le Qatar et ses voisins qui cherchent à minorer l’impressionnante action en faveur de l’Education de Cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, dont la reconnaissance est internationale. Son fils, le Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, est le Chef d’Etat depuis 2013.

Point n’est besoin ici de rappeler que Cheikha Mozah est la créatrice de la Fondation du Qatar pour l’Education et a été reçue, voici huit ans, sous notre Coupole en qualité d’Académicienne des Beaux-Arts au titre de membre étranger, ce dont s’enorgueillit notre pays. L’Education est un bien, voire le Bien. Il convient de s’interroger sur le fondement des attaques médiatiques extérieures contre un Etat, allant jusqu’à l’embargo, alors qu’il fait un paradigme de l’Education, et place donc au sommet l’action d’élever, de former l’esprit.



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