Christophe de Ponfilly est décédé ; il a choisi cette voix après des décennies de combat humaniste : il laissera un grand vide derrière lui.
Même si je ne partageais pas toujours ses idées sur l’Afghanistan (quelque peu teintées d’un romantisme rousseauiste), si je supportais mal la manière dont il s’était fait l’hagiographe plus que le biographe de Ahmad Shâh Masoud (Masoud ayant été, somme toute, un chef de guerre plus qu’un saint, un chef de guerre qui avait eu le courage de s’opposer à l’armée soviétique mais qui avait aussi fait régner un ordre dur et inacceptable à Kâbul en 1992-94), Christophe de Ponfilly a eu le courage de ne pas abandonner l’Afghanistan, de ne pas abandonner son combat, de ne pas abandonner la difficulté de son combat journalistique alors que tant de journalistes préfèrent se laisser mouler / couler dans la facilité de la « Pensée unique », et déjà que pour cela, il mérite notre admiration, à la manière de Madeleine Riffaud (journaliste engagée auprès des résistants viêt-congs 20 ans plus tôt). L’une était communiste, l’un était anticommuniste, mais tous deux portèrent haut et fort la voix de peuples résistant à la tyranie (US, soviétique ou taliban).
Que leurs mémoires soient honorées et qu’ils servent d’exemple au sein de la profession journalistique.