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Commentaire de Étirév

sur Un féminisme qui s'ancre dans la réalité sociale


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Étirév 1er février 2023 08:10

Le panorama des remarquables portraits spirituels des principales femmes soufies, à la fois Saintes et Maîtres spirituels pour certaines d’entre elles, du début de l’Hégire (IIème et IIIème siècles), offert pour l’essentiel par la traduction annotée des « Kawâleih » de Al Munâwî, nous incite à rechercher l’origine de ce qui se présentera, ultérieurement, comme, d’une part, l’occultation rapide du rôle (pourtant essentiel) de la femme dans la vie publique en Islam ; et d’autre part, l’occultation plus tardive du savoir et de ce qui se développera à l’excès, jusqu’à devenir exclusif, en Occident à partir du point d’appui que constituera « l’egocogito » cartésien, c’est à dire l’usage restreint de l’Esprit, par l’homme, comme raison autonome de toute transcendance. Il semble bien, à cet égard que le rôle essentiel dans cette occultation soit tenu par ce que l’on appelle la « Shari’ah », qui nous est présentée abusivement comme la Loi divine révélée elle-même, alors qu’elle est, en vérité, la rencontre, en l’homme, de la Loi divine révélée et de la sociologie liée aux lois naturelles qui en marquent l’utilisation plus ou moins conditionnée, intéressée ou arbitraire par l’homme même bien intentionné, selon les époques et les civilisations qui reçurent l’Islam. L’homme a donc tendance, invariablement, par faiblesse native à faire du Rappel cela même que celui-ci était venu abolir : les idoles ; et à s’abriter derrière le caractère révélé de la loi pour refuser de progresser intérieurement, se contentant de répéter, de plus en plus mal, ce que ses ancêtres lui ont transmis extérieurement.
Pourtant malgré l’occultation généralisée, chacun peut constater la multitude des opinions des musulmans sur leurs femmes, qui vont de la Parole, venue du Monde de la Plénitude, du Prophète de l’Islam disant : « Il m’a été donné d’aimer trois biens dans votre monde : les femmes, les parfums et la prière ». Parole que commentera le plus grand des Maîtres Ibn Al ‘Arabi dans ses « Fusûs al Hikam » et qu’il résumera ainsi : « Celui qui connait la valeur des femmes et le secret qu’elles recèlent ne pourra s’empêcher de les aimer ; et l’amour qu’on leur porte fait partie de la perfection de celui qui a la connaissance de Dieu, car c’est un héritage du Prophète et un amour divin ». Mais à côté de ces sublimes joyaux de la réalisation spirituelle il y a aussi, en très grand nombre, même dans les traditions tenues pour authentiques, un certain type malheureux de sentences telle celle attribuée au Calife Omar et reprise par l’Imam Ghazali lui-même, où il est dit : « Cherche refuge auprès de Dieu contre les maux que causent les femmes, et garde-toi des plus pieuses d’entre elles ». Mais, par rapport à notre propos, n’est-ce pas là, en vérité, affirmer la loi du plus fort sous couvert de la Loi révélée ? Car bien sûr le problème est qu’il n’y a pas de sentence comparable ou semblable à l’encontre des hommes qui viendrait relativiser le propos.
La conclusion la plus urgente que l’on puisse tirer de cette courte présentation c’est que le jugement des hommes sur les femmes, leur autre complémentaire, est le plus exact révélateur de leur propre incompréhension d’eux-mêmes et donc de Dieu ; car elles sont dans la perspective de l’Unité de tous les plans et états d’existence, l’indispensable axe de rassemblement pour l’homme en quête de Dieu ; et ce, tels que l’indiquent directement les premiers chiffres : 4 et 1 des noms Adam : 45 et Eve : 15, en langue arabe. Or en notre temps d’extériorisation extrême et d’insoumission, l’incompréhension des hommes à l’égard des femmes est d’autant plus criante qu’ils ont tendance à contraindre leurs femmes à respecter ce qu’ils appellent exagérément : Shari’ah, dont toute tolérance véritable est bannie, alors qu’eux-mêmes n’en suivent que ce qui leur convient sans discernement.
Osons conclure que si les musulmans rendaient volontairement l’espace public à leurs femmes, selon ce que chacune peut lui apporter, avant que les médias n’aient introduit une perturbation irréversible dans l’ordre traditionnel, ils rendraient par la même le monde à eux-mêmes et donc à Dieu.
D’aucun penseront peut-être qu’il est déjà trop tard. Nous pensons tout au contraire que l’aube se prépare…
NB : Dans la Franc-Maçonnerie moderne dite « spéculative », issue de la rédaction des Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre publiées en 1723, et non pas Maçonnerie ancienne dite « opérative » qui trouve son origine dans les « Mystères », nous trouvons l’existence d’une « Maçonnerie mixte », ou « Co-Masonry », comme elle est appelée dans les pays de langue anglaise, qui représente tout simplement une tentative de transporter, dans le domaine initiatique lui-même qui devrait encore plus que tout autre en être exempt, la conception « égalitaire », si chère au monde moderne, qui, se refusant à voir les différences de nature qui existent entre les êtres, en arrive à attribuer aux femmes un rôle proprement masculin, et qui est d’ailleurs manifestement à la racine de tout le « féminisme » contemporain, notamment celui, obscène et profane, des « Femen » et autres « Pussy Riots », ou celui, agressif, des « chiennes de garde », aboyant contre tous les hommes sans distinction ; un féminisme parodique et vulgaire à l’opposé du Vrai Féminisme (antique et spirituel) qui tend, malgré tous les obstacles, à renaître de ses cendres.
Dans le lien qui suit, nous voulons nous appliquer à révéler aux hommes de bonne foi les œuvres de l’esprit féminin. Aussi, nous essaierons de leur faire connaître la science cachée, les livres condamnés. Nous sortirons de l’oubli les vérités étouffées et nous mettrons en pleine lumière l’histoire si attachante des Mystères de l’antiquité.
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