Organisé sous un mode narcissique déficitaire, le Moi pervers lutte contre une menace d’effondrement via les procédés du déni et de l’expulsion projective de ses rejetons psychiques les plus toxiques. Ce montage défensif bloquant par-là même tout accès à l’intériorité, le sujet pervers demeura non seulement parfaitement ignorant de sa souffrance, mais il la fera porter à un autre. La structure perverse narcissique, apathique et paradépressive, ne l’est donc qu’à la condition d’un objet – récepteur – délégué à la réussite de l’exportation projective de sa conflictualité. La relation perverse se caractérise de fait d’un investissement d’objet visant à conquérir et contrôler ce dernier : à l’inféoder à son entier profit narcissique. Le pervers narcissique se reconnaît vite. Il n’a pas de vie intérieure. Un peu comme le vampire qui ne se voit pas dans une miroir.