La voie pour essayer de s’en sortir ne peut être que la voie responsable. Je n’emploie pas le mot « raisonnable » car il ouvre la porte à des concessions ou compromis déshonorants.
La voie responsable est la voie humaine.
Penser humain, c’est d’abord appliquer le principe selon lequel rien de ce qui est humain ne doit m’être étranger. Nul n’est censé ignorer l’humain.
Partant de là, il faut reconnaître que l’être humain est par essence imparfait et que la paix qu’il trouvera par ses laborieux efforts sera, elle aussi, imparfaite.
Penser humain, c’est aussi reconnaître une évidence : la guerre fait partie de l’Homme (on dit même qu’elle lui appartient en propre).
Penser humain, c’est rappeler ce qu’ont dit Sartre et Camus. Je schématise : le premier a dit que l’être humain est responsable de ce qu’il est, le second a dit que l’être humain est responsable de ce qu’il fait. Appliquons leur philosophie : cherchons ce qui est humain plutôt que ce qui est juste (Camus préférant la vie de sa mère à la défense à tout prix de la Cause). La quête de justice est une soif sans fin et l’idée de ce qui est juste varie grandement d’une partie du monde à l’autre. Elle est teintée d’idéologie.
Sans poursuivre la justice à tout prix. Limitons-la au Droit : les crimes et délits de guerre constitués sont répréhensibles. Nul n’est censé ignorer le Droit.
Pour tout le reste, évitons la morale et préférons nous montrer responsables. En un mot : soyons humains !