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Commentaire de Jean-Dominique Reffait

sur Lucie Aubrac, l'abbé Pierre et l'identité nationale


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Jean-Dominique Reffait Jean-Dominique Reffait 20 mars 2007 14:30

Cher Furax77, il convient de bien lire les choses avant de les commenter. Non, l’identité nationale n’est pas un concept vichyste. Non, la défense ou la promotion de cette identité nationale n’est pas un concept vichyste. Et d’ailleurs, je ne l’ai pas écrit.

Ce qui est vichyste, c’est de lier étroitement et exclusivement la question de l’identité nationale à l’immigration en isolant les deux termes dans une seule dénomination et une seule politique dans un ministère. Faire peser sur des étrangers la responsabilité d’un problème d’identité nationale, oui, c’est vichyste ou maurassien, comme vous voudrez. Historien de formation, je fais très attention aux analogies. Celle-ci s’impose.

Cela suppose premièrement que la question de l’identité nationale ne se pose que pour les immigrés : bien sûr que non. L’identité nationale est aujourd’hui en cours de dissolution dans toutes les couches de la population en fonction de facteurs qui ne sont d’ailleurs pas tous négatifs : L’Europe, la mondialisation, internet, l’empire américain, la mixité sociale, etc. C’est un processus de civilisation qui touche de nombreux pays européens.

D’autre part, les étrangers qui arrivent en France n’ont pas tous vocation à devenir français : il leur est demandé de respecter les règles de la République et non pas forcément de se fondre en elle.

Ensuite cette proposition renvoie les Francais de deuxième ou troisième génération à un statut particulier les rattachant à la faute originelle de leurs aïeux, celle d’avoir émigré.

La question de l’identité nationale mérite d’être posée mais en aucun cas la population immigrée n’est responsable du déficit de cette question.

Vous aurez d’ailleurs noté que NS a vite renoncé : lorsqu’il lui a été demandé, sur Canal+, de préciser si un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale était indispensable, il a répondu : « Un ministère de l’Immigration, bien sûr. » Plus tard, il ne parlait que d’identité nationale et ce dans un autre contexte. Vous aurez également noté que dans son propre camps, on ne s’est pas privé de critiquer son propos (Simone Veil).

Je vous rejoins donc, Furax77, sur l’interrogation quant à l’identité nationale. Un ministère ? Pourquoi pas. Mais ce ministère de l’identé nationale serait le levier d’une politique qui concerne tous les français, y compris ceux qui, de souche, ne se sentent plus français ou ne se comportent plus comme tels.


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