La question des 44 annuités pour certaines classes d’âge est évoquée dans l’article, le gouvernement gommera certainement ce point.
Cela montre un changement dans le critère principal de départ à la retraite.
Lorsque Mitterrand a instauré les 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation, un salarié ayant commencé comme apprenti à 14 ans (il y en avait une proportion significative à l’époque) travaillait 46 années avant de partir à la retraite.
C’est en 2003, quand a été introduit le concept de ’’carrière longue’’ pour obtenir l’accord de la CFDT à la réforme Fillon que la durée de cotisation a commencé à prendre une part significative, cela s’est accentué en 2014 avec la réforme Touraine et le passage à 43 annuités (ce qui est énorme).
Avec la présente réforme, les 43 annuités prennent le pas sur l’âge légal, devenu un âge pivot. Ainsi, ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans pourront prendre leur retraite à 58 ans. Ce sera en fait surtout ceux (pardon, celles et ceux) dont la carrière est incomplète qui seront impactés par le report de deux ans de l’âge où il pourront liquider leur retraite -mais avec décote-.
Les 43 annuités comme c’est déjà le cas aujourd’hui, amèneront la plupart des diplômés (plus nombreux dans les futures générations) à n’avoir une retraite complète qu’en travaillant jusqu’à au delà de 65 ans.
LA QUESTION QUI SE POSE est, si le gouvernement renonce à son projet, qu’en sera-t-il de toutes les avancées qu’il a concédées en contrepartie du recul de deux ans de l’âge minimal de liquidation anticipée (ce n’est plus un age minimum de départ, puisque 40% pourront partir avant).