« Démocratie représentative » est un oxymore car nos représentants sont élus. En élisant, j’abandonne mon pouvoir à un petit nombre sur lequel je n’ai aucun contrôle puisque le mandat impératif est illégal dans notre constitution.

1875, l’amendement Wallon qui instaure la république a été voté à une voie de majorité par une assemblée divisée à majorité royaliste. Si on a accordé le suffrage universel au peuple se n’est pas pour lui donner le pouvoir mais au contraire pour lui retirer le pouvoir et le donner aux élus, aux honnêtes gens.

Proclamer La République, disait Lamartine, c’est « désarmer le peuple du mot qui l’agite », c’est« la forme la plus conservatrice de la société » ; elle seule est « de force à se mesurer avec le communisme et le socialisme armé ». Pourquoi ? Parce que le système républicain suppose le suffrage universel dont la première utilité est d’offrir une « issue », une voie d’« évaporation » au volcan populaire  ; en outre, du suffrage universel se dégage une majorité dont les décisions s’intitulent volonté nationale. La république se trouve donc puissante contre les « rouges ».

Les « rouges » en appelaient à la République ? La voici, et qui les fera taire.

Ennemi du roi, ils passent au rang d’ennemi du peuple.

Le seul processus démocratique est le tirage au sort, et je ne vois par d’autre manière de l’exercer que par les conventions citoyennes.

Il y a ceci de particulier dans les conférences de citoyens c’est cette étonnante capacité des simples citoyens à comprendre les enjeux, à réfléchir, à délibérer et à prendre des décisions au nom de l’intérêt commun. Le malheur c’est que plutôt que d’aller le chercher, l’humanité fait confiance à des élus, à des ambitieux, à des démagogues ou à des princes. Les pires gouvernent. L’élection n’est pas la démocratie et les principaux bénéficiaires qui sont les élus et les riches, ont compris, depuis des décennies, tout l’intérêt qu’ils ont à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Un système où on vote pour des hommes plutôt que pour des idées ne peut nous mener que de déception en déception, d’autant plus si l’élu n’a aucun compte à nous rendre. Lors d’une convention de citoyen, la barrière psychologique tombe, il n’est plus question de personnes mais seulement d’idées, et c’est là que tout devient possible. Elle permet aux hommes de laisser exprimer ce qu’il y a de meilleur en eux.