@Fergus
Merci pour cette comparaison quelque peu scolaire.
En géopolitique, deux choses devraient prévaloir sur tout le reste : l’anticipation et la mise à distance, autrement dit la capacité à évaluer une situation et à prévenir les risques en ayant en tête l’historique qui a amené cette situation au jour.
On pourrait appeler ça le principe de réalité. Ceci indépendamment de toute considération morale que chacun a bien le droit d’avoir.
Or, qu’entend-on sur tous les plateaux et dans toutes les tribunes, même de la part de prétendus experts ?
La mise au ban de l’humanité de la Russie, pas seulement de Poutine, mais de la Russie et des Russes.
Poutine peut être un autocrate, un dictateur sanglant, un corrompu ou tout ce que vous voulez, ça ne change rien au fait que c’est toute la Russie qui est méprisée par l’intelligentia, à de rares exceptions près.
Et ça ne date pas d’hier, ça dure depuis 1917 (emprunt Russe, communistes, gna gna gna).
L’opinion a été tellement et si longtemps formatée avec ça, rappelez-vous les chars russes en 1981, qu’on peut se demander à quand le retour des untermensch.
Alors oui, tuer ou violer délibérément des civils est une dégueulasserie impardonnable, partout, tout le temps. Et les coupables devront en répondre. Tous, de tous les côtés.
Mais attention à ne pas faire des Russes dans leur ensemble les coupables expiatoires de Poutine, il ne manque pas de successeurs putatifs qui le trouvent trop mou.
Et ça pourrait être ouvrir la porte à l’enfer.
Sur le plan des valeurs, sans même entrer dans des comparaisons oiseuses, la brutalité reprochée à Poutine devrait être mise en regard de l’hypocrisie occidentale.
Par exemple ne fournit-on pas toujours des armes dans la guerre du Yemen, pays qui est en voie d’être rayé de la carte ? Mobilise t-on l’opinion publique ?
Je vous épargne la litanie de tout le reste, on en finirait pas.
Enfin, n’allez-pas me dire que vous n’avez-pas quelque part conscience que ce conflit constitue une opportunité, même risquée mais c’est l’Europe qui prend le risque, de tenter de remettre l’église au milieu du village, c’est à dire le dollar au centre du monde ?
Les enjeux dépassent de très loin l’Ukraine, vous ne pouvez l’ignorer.
Pensez-vous que si le conflit se passait du côté de Vladivostok, notre bonne conscience en serait si bouleversée ?