@Eric F
"On commence par grignoter, disons, l’Est de l’Ukraine, puis on obtient une trêve. Cela permet de consolider les gains territoriaux et de reprendre des forces : les grandes entreprises internationales y trouvent un bon prétexte pour revenir en Russie (qu’elles sont peu nombreuses à avoir quittée en réalité), alors qu’aucune d’entre elles ne prendra le risque de revenir en Ukraine dans ces circonstances. Et cela crée des conditions favorables pour de nouvelles avancées de la Russie en Ukraine.
Et très vite commenceront à s’élever des voix en Europe qui diront : « Finalement, c’était leurs terres, ils se sont mis d’accord, tout est bien qui finit bien ». Mais attention, si ce sont « leurs » terres parce qu’on y parle russe, que faire avec l’Est de l’Estonie ? On me répondra que l’Estonie c’est l’OTAN. Mais est-ce que l’OTAN va entrer en guerre pour défendre l’Estonie ? Poutine est persuadé que s’il choisit bien son moment pour mettre à l’épreuve l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord, l’OTAN va se désagréger. Pour une raison très simple : « Ils savent qu’ils nous ont pris quelque chose qui ne leur appartenait pas et dès que la menace deviendra un peu sérieuse ils se dégonfleront et ne se battront pas pour défendre ce qu’ils savent ne pas leur appartenir ».
Extrait de l’interview du sociologue Russe G.Loudine paru dans Mediapart.