@Robin Guilloux
Aujourd’hui, nous en sommes sûr. Les Evangiles ont été écrits en Araméen et non en hébreu avant d’être traduits en Grec. Le texte original est dans la Peshitta de l’Eglise Assyro-Chardéenne dont les membres ont toujours l’Araméen comme langue maternelle (1 million de locuteurs). Les philologues en sont certains, tout simplement parce que le texte contient encore toutes les clés qui permettent l’apprentissage par cœur du texte (rimes, rythmes, enchaînement, structure du discours). Toute modification entraîne une altération de ces clés et c’est ce qui arrive à la traduction. Sachant que ce texte en Araméen a le même contenu et dans le même ordre que les Evangiles que nous connaissons, nous pouvons en déduire que ce texte araméen est antérieur. Pour Matthieu, nous connaissons l’année : 37 car plusieurs textes en araméen nous disent que Matthieu a récité son Evangile pendant six ans et le mis par écrit la septième année. A cette époque, la plupart des témoins étaient encore vivants et une falsification aurait déclenché une polémique.
l’Araméen est une langue riche où chaque mot peut avoir plusieurs sens. Le traducteur vers le Grec a été obligé de faire des choix qui correspondent bien à son époque. Aujourd’hui, certains mots seraient traduits différemment, sans que le sens général ne soit changé.
Ainsi le verset de Matthieu 10, 34 : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » serait mieux traduit aujourd’hui par « Ne pensez pas que je sois venu pour mettre la tranquillité sur la terre. Je ne suis pas venu pour mettre la tranquillité mais le conflit. » (proposition de traduction de Mgr Alichoran de l’Eglise Assyro-Chaldéenne — Catholique)
Nous voyons aujourd’hui le glaive comme l’objet qui tue alors qu’à cette époque, son usage était beaucoup plus large, par exemple pour séparer une pièce d’étoffe en deux parties.