Une solution serait de remplacer l’anglais obligatoire (de fait et non de droit) par un an d’espéranto en CM1 ou 2. Cela libérerait du temps pour tout, et la structure de l’espéranto favorise la compréhension des bases grammaticales des langues, et n’empêche nullement une fois au collège, l’apprentissage de l’anglais ou autre, au contraire. Alors que commencer une langue irrationnelle sur le plan phonétique à un âge où ils peinent déjà sur leur propre langue est une aberration pédagogique, un non-sens, voire une violence (c’est différent quand on commence jeune une langue ethnico-familiale). Bon, un exemple vécu sera plus clair : à je ne sais plus quel âge du primaire, ma fille — qui avait fait avec nous une initiation à l’espéranto par des dessins animés — a eu un exercice où on demandait quel était le préfixe dans un mot comme « malmené » ou « malheureusement ». Elle a été la seule à trouver, non pas parce qu’elle était plus futée, mais parce que l’association entre racines et affixes est une des bases de l’espéranto (le côté Lego), et cela apparaît plus clairement qu’en français parce qu’il n’y a pas d’exceptions : chaque préfixe et suffixe a un sens et un seul — ce qui n’est pas le cas en français. C’est pourtant un enseignant pédagogue français, Piaget, qui a théorisé l’assimilation généralisatrice propre aux enfants, qui voient et veulent généraliser ce qu’ils ont compris : garer, puis « dégarer » une voiture : eh non, ça se dit pas.. mais en espéranto, oui. Alors, leur imposer une langue anglaise dont la phonétique est absolument sans règles (ou en a une flopée, ce qui est la même chose) est une absurdité.