@PascalDemoriane
sans surprise, je ne partage pas du tout votre opinion. L’autonomie intellectuelle n’est pas un don mais le résultat d’un travail qui consiste déjà à s’approprier les méthodes nécessaires pour comprendre la complexité du monde, à défaut de pouvoir la maitriser, afin de ne pas se satisfaire de solutions simplistes et trop souvent intéressées à des problèmes qui ne peuvent le plus souvent pas être résolus mais seulement ecadrés. C’est la somme des décisions individuelles qui provoque les changements et ces décisions sont informées par un travail que chacun a le choix de fournir, tout d’abord pour collecter de l’information aussi fiable que possible et ensuite pour analyser cette information et enfin pour se conformer à ses propres choix lorsqu’on estime qu’ils sont rationels, dans notre intérêt et même lorsque ces choix doivent affronter la pression sociale. C’est la somme de tous ces efforts qui apporte une autonomie intellectuelle qui ne peut en aucun cas prétendre à l’universalité et qui doit donc être sellective car priorisée. Et oui, je suis capable de fournir ces efforts dans certains domaines, ce qui me permet d’anticiper le résultat de certains choix mais ne n’ai aucune capacité à infléchir les choix des personnes que je cotoie s’ils ne fournissent pas eux même cet effort. Par exemple, qui comprend réellement les sous-jacents de la monnaie ? Qui connait suffisemment le fonctionnement du machine learning pour anticiper l’impact qu’il aura sur l’organisation de la société ? Ces deux sujets résevent pourtant des choix qui seront structurants pour l’avenir des sociétés mais les français préfèrent taper sur des casserolles pour défendre un modèle de société qui n’existe plus que dans leurs souvenirs, plutôt que de recréer un nouveau modèle qui tirerait partie des opportunités qui ne demandent qu’à être exploitées. Leur absence d’autonomie intellectuelle, leur suivisme de pseudo gourous, qu’ils soient syndicalistes, faiseurs d’opinion, politiques ou journalistes, ... nous conduit collectivement dans le néant.