@Nicolas36
L’année dernière l’offensive de Kharkov et de Kherson ont été peu
significative pour les Russes qui étaient en infériorité numérique et
qui se sont simplement retirés.
Là
se trouve la clef de tous les problèmes qu’ont eu les russes à la
fin de l’été dernier : ils étaient trop peu nombreux dans ces
régions pour résister à l’offensive. Tout le monde parmi les
analystes objectifs, et parmi ceux qui commentent ici (à part
quelques fanatiques atlantistes) se retrouve là-dessus. Mais comment
se fait-il qu’ils étaient si peu nombreux, justement ?
Là,
les mêmes échouent en général à pointer la vraie responsabilité
: celle de Poutine. Ses énormes erreurs stratégiques ont coûté à
la Russie, et par-delà au monde entier, une prolongation de la
guerre au-delà du raisonnable, en donnant aux extrémistes ukrainiens
et à leurs soutiens occidentaux l’illusion d’une possible victoire,
illusion qu’ils peuvent ainsi vendre à leur public et obtenir le
soutien de celui-ci. Il a lancé à l’assaut des troupes
insuffisamment nombreuses en février 2022, moins de 200 000 hommes
en comptant celles des séparatistes cosaques et novorusses. Certes,
cela a suffi à remporter de grands succès à court terme, et à
neutraliser l’armée ukrainienne d’alors, d’inspiration soviétique.
Mais il était évident aux yeux de tout observateur que cela ne
suffirait pas dans le cas d’un prolongement du conflit et d’un
renforcement prévisible de l’armée ukrainienne. Jusqu’à début
avril il y a un an, quand Zélensky était prêt à capituler, cela
pouvait paraître suffire. Mais à partir du moment où les
pourparlers de paix en Turquie, suite à ceux de Minsk, ont été
sabotés par les Occidentaux, il était devenu évident qu’il fallait
passer à un autre niveau. Et engager tout de suite une mobilisation.
Il l’a finalement faite, avec près de cinq mois de retard.
La
vérité est toujours celle qu’il a laissé transparaître depuis
plusieurs années de conflit, en Syrie et en Ukraine déjà en 2014 :
loin d’être le génie que certains décrivent, et loin d’être aussi
un tyran brutal prompt à recourir à tout bout de champ à la force,
Poutine est un faible. Et un niais. Cela a fini par lui coûter très
cher. Maintenant, les 300 000 hommes annoncés ont été mobilisés,
équipés et entraînés, plus 40 000 à 70 000 déplacés d’autres
régions, les lignes de front ont été fortifiées, les ukrainiens
ont encore perdu une quantité impressionnante de matériel livré (et
2050 chars, fussent-ils de 4ème génération, c’est très peu), ils
sont surclassés tant par les blindés que par l’aviation et
l’artillerie russes, mais il reste que plusieurs mois ont été
perdus par les russes, d’une façon aisément évitable, quand on
voit l’inefficacité des attaques menées par les forces ukrainiennes
requinquées dans les régions de Karkov et Kherson.