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Commentaire de Grincheux

sur Médecins, une pénurie organisée


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Sirius Grincheux 24 mai 2023 10:10

Sous l’ancien régime, les « lobbies » s’appelaient « corporations ».

Elles ont été interdites sous la Révolution, au motif que nul corps intermédiaire ne pouvait légitimement prétendre s’interposer entre le citoyen et la Nation, mais les syndicats et clubs patronaux n’ont jamais cessé d’exister.

Dans les pays qu’il a conquis, Napoléon a supprimé les systèmes de corporations existants et, au début du vingtième siècle, elles avaient disparu d’Europe, remplacées des sociétés privées et des groupes industriels et commerciaux, mais toute entente « commerciale » entre concurrents restait strictement interdite, et punie par les lois.

En fait, les corporations ne subsistaient plus en France que sous la forme des « corps d’État » de la fonction publique (Corps des ingénieurs des mines, Corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, Sénat, Conseil d’État, etc.), et de quelques ordres professionnels, sous prétexte de garantir le respect des codes de déontologie qui régissent certaines professions civiles considérées comme étant d’intérêt public (Ordre des médecins, Ordre des avocats, des pharmaciens, etc.).

Sous le régime de Vichy, l’idée de corporation a été reprise dans la charte du Travail (4 octobre 1941) qui organise des groupes de métiers appelés corporations, contrôlés par l’État qui a dissout les syndicats et interdit les grèves. Ce contrôle des corporations permettait à l’État de fixer les prix et les salaires. Outre un contrôle plus facile des travailleurs ce qui a séduit le gouvernement de Vichy dans le système corporatiste c’est la dimension très patriarcale, très familiale de l’organisation, en somme un retour aux valeurs de l’ancien régime.

Cette charte a été abolie en 1944, mais certains en gardent une certaine nostalgie.


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