Bonsoir @Rosemar
Comme l’expose brillamment Jacques Baud dans son dernier livre, « L’engrenage américain », ainsi que dans cette interview, le but de l’Ukraine était à l’origine du conflit de pouvoir intégrer l’OTAN et l’Union €uropéenne, ce qui nécessitait l’effondrement préalable du régime russe. L’Occident et son pion ukrainien ont donc en conséquence obstinément refusé d’appliquer les accords de Minsk, jusqu’à inciter la Russie au conflit. La stratégie occidentale et ukrainienne consistait à déclencher dès que l’Ours mordrait à l’hameçon une batterie absolument infernale de sanctions économiques censées isoler et effondrer très rapidement l’économie russe, définitivement mettre l’Ours à genou, entraîner la chute de son régime et le démantèlement de son territoire, avec pour conséquence la fin rapide du conflit et l’intégration ukrainienne à l’Union €uropéenne et à l’OTAN.
Le moins qu’on puisse dire est que cette stratégie s’est appuyée sur une tragique erreur occidentale d’évaluation quant à la résilience de l’économie russe et sa capacité de résistance aux sanctions, condamnant l’Ukraine et derrière elle l’Occident à la poursuite indéfinie d’un conflit militaire initialement envisagé comme court et qui dans les conditions actuelles (nombre d’hommes, capacités de production et d’approvisionnement en armes et en munitions, ...) ne peut d’après les analystes sérieux (Jacques Baud, Alexander Mercouris, le Colonel Mc Gregor, Eric Dénécé, ...) plus en aucun cas être remporté par l’Occident. Et ce d’autant moins que, contrairement au bloc atlantico-occidentale, l’Ours n’a actuellement pas plus de raisons de négocier que de se presser de remporter la « victoire », quand une part toujours plus substantielle des nations se détourne maintenant ouvertement des diktats économiques occidentaux pour privilégier d’autres partenariats internationaux et que, cerise militaire sur le gâteau, la mise à l’épreuve sur le terrain des technologies de défense vendues par le complexe militaro-industriel occidental (drônes, batteries de missiles « Patriot » et autres bijoux meurtriers ; systèmes de détection électroniques, ...) souffre mal l’évidente supériorité technologique acquise - à nettement moindre frais - par l’industrie militaire russe.
Il est hélas assez significatif de l’évolution actuelle de la notion d’information dans nos « démocraties » qu’après la voix laissée au seul « consensus scientifique » portant sur le Covid, son non-traitement et sa « vaxxxination » impliquant la censure de toute affirmation ou interrogation dissidente, ce soit maintenant au tour de toute analyse un peu sérieuse du charnier ukrainien de se voir bannie, censurée et interdite d’expression sur des médias pourtant grassement subsidiés et financés par nos contributions, au seul profit d’une propagande soutenue jusqu’à l’absurde par des « experts » que le ridicule ne semble pas outre-mesure perturber dans leurs délires ...
« Et même Prigojine doute de la victoire russe... »
Comme vous le soulignez vous-même - quoique sans tenir aucun compte de tous les jusqu’aux boutistes russes qui critiquent quotidiennement et très ouvertement Vladimir Poutine pour sa retenue et sa modération sur tous les réseaux sociaux et médias russes - les voix authentiquement dissidentes sont vite écartées et neutralisées. De là à déduire - comme vous le suggérez - que les protestations éplorées de Prigogine quant à la faiblesse de l’armée russe participent pleinement d’un brouillard médiatique surtout destiné « à tromper l’ennemi », il n’y a qu’un pas que de nombreux analystes ont en toute logique déjà franchi.
Bien à vous ! Portez-vous bien et veillez bien sur vous, en vous présentant mes respectueuses salutations !