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Commentaire de Legestr glaz

sur Surmortalité 2022 : l'Insee montre que les jeunes meurent


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Legestr glaz Legestr glaz 13 juin 2023 06:30

@Yves Guéchi

Elevez le débat, faites des mises en perspective. Parce qu’il semblerait que vous passiez à côté de certains sujets fondamentaux. Le « quotidien » du médecin« est votre horizon indépassable ? 

SANTE– On ne compte plus le nombre d’études scientifiques qui annoncent des révolutions ou des découvertes majeures dans les médias. Celles-ci détaillent des solutions de mode de consommation ou de comportement, pour une meilleure qualité de vie. Mais méfiez-vous : ces études ne prodiguent pas forcément de bons conseils. Deux chercheurs américains alertent : la grande majorité de ces études seraient mauvaises. La principale raison : un défaut de méthodologie des chercheurs.

Etude de l’année 2005, citée 12158 fois, rien que ça. 

 »Why most published research findings are false« 

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16060722/

...  »La plupart des résultats publiés sont faux, ce qui provoque une inquiétude croissante dans le monde de la recherche. La probabilité qu’un résultat publié soit vrai dépend d’une quantité d’éléments : la puissance statistique, l’existence de biais, le nombre d’autres études portant sur la même question ou encore le rapport entre les relations vraies et non vraies parmi les relations examinées dans le domaine scientifique en question. Dans le cadre que je propose, un résultat est moins susceptible d’être vrai dans les hypothèses suivantes :
1) lorsque les études menées dans un domaine portent sur de plus petits échantillons
2) lorsque la taille d’effet est plus petite ; 
3) lorsqu’il y a un plus grand nombre de relations testées et moins de présélection ;
4) lorsqu’il y a plus de souplesse dans la conception des études, les définitions employées, l’issue examinée et les modalités analytiques ;
5) lorsque les intérêts en jeu, qu’ils soient financiers ou autres, sont plus grands 6) lorsque le domaine en question fait appel à un nombre plus important d’équipes.

Des simulations montrent que, pour la plupart des types de recherche et des contextes, il est plus probable qu’un résultat publié soit faux plutôt que vrai. De plus, pour de nombreux domaines scientifiques actuels, les résultats revendiqués peuvent souvent n’être que de simples mesures précises du biais dominant. Pour finir, je discute des implications de ces problèmes pour la conduite et l’interprétation de la recherche.
Il n’est pas rare que des résultats de recherche publiés soient rapidement réfutés par des publications subséquentes, ce qui conduit les scientifiques à la confusion et la déception. La réfutation et la controverse sont omniprésentes dans tous les types de recherche, que ce soit les démarches traditionnelles tels que les essais cliniques ou les études épidémiologiques (Ioannidis, Haidich et Lau, 2001 ; Lawlor et al., 2004 ; Vandenbroucke, 2004) ou les courants plus modernes comme la recherche moléculaire (Ioannidis et al., 2001 ; Michiels, Koscielny et Hill, 2005). On s’inquiète de plus en plus du fait que, dans la recherche biomédicale actuelle, les fausses conclusions peuvent représenter la majorité, voire la vaste majorité, des résultats publiés (Colhoum, McKeigue et Davey Smith, 2003 ; Ioannidis, 2003 ; Ioannidis, 2005). L’ambition de cet article est de montrer que tout cela ne devrait pas être surprenant : il est même possible de prouver que la plupart des résultats publiés sont faux. J’examinerai ici les facteurs clés qui influencent ce problème et certains de leurs corollaires.« ...

... »Alors à qui la faute ? A qui se fier ? John Ioannidis pointe la « formation superficielle en statistiques et méthodologie » des chercheurs spécialisés. D’après lui, il faut se poser tout un tas de questions : est-ce une étude isolée ? Renforce-t-elle des travaux existants ? Quelle est la taille de l’échantillon étudié ? Est-ce une expérience randomisée ? Qui l’a financé ? Le chercheur insiste, dans un article publié en avril 2018, sur la nécessité d’établir des critères de conduite des études pour les acteurs de la recherche. Il appuie également sur la responsabilisation des médias qui doivent mieux expliquer à leurs lecteurs les incertitudes inhérentes à la recherche, et résister au sensationnalisme. « Le problème, c’est la succession sans fin d’études sur le café, le chocolat et le vin rouge », se plaint-il. « Il faut qu’on arrête »." 


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