https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/newspaper-ausgabe-fr/articles-traduits-en-francais.html#article_1476
« La situation de Zelensky est extrêmement précaire au niveau intérieur »
« L’Ukraine en est depuis juin 2022 à sa 11e mobilisation de troupes »
Interview de Jacques Baud*
Zeitgeschehen im Fokus : On lit régulièrement dans nos médias que l’objectif de Poutine était de détruire l’Ukraine et d’y prendre le pouvoir.
Jacques Baud : Cette affirmation revient
régulièrement, mais elle est fausse. Elle est tirée du discours de
Vladimir Poutine du 24 février 2022. Il s’adresse alors aux militaires
ukrainiens et leur rappelle qu’ils ont prêté serment au peuple ukrainien
et non au gouvernement et il leur demande de refuser les ordres et de
poser les armes. Sa phrase est
« Je vous appelle à refuser d’exécuter leurs ordres criminels. Je
vous demande de déposer immédiatement les armes et de rentrer chez vous.
Je vais vous expliquer ce que cela signifie : les militaires de l’armée
ukrainienne qui le feront pourront quitter librement la zone des
hostilités et retourner dans leurs familles. »
La raison de l’intervention russe en Ukraine est le traitement de la
minorité russe par les autorités de Kiev depuis 2014. Cela inclut les
tirs de harcèlement contre la population civile (qui a fait 10’000 morts
civils durant cette période), les actes de torture par les services de
sécurité ukrainiens (SBU), les lois discriminatoires (soutenues par nos
médias) et autres exactions. En février 2022, il s’agissait pour la
Russie de protéger la population contre l’offensive dont elle devait
être l’objet après la décision de Zelensky de reconquérir la Crimée et
le Sud du pays en mars 2021.
Nos médias évoquent également l’objectif de « dénazification » cité par
Vladimir Poutine pour affirmer qu’il s’agit d’un appel à renverser
Volodymyr Zelensky, tout en rappelant qu’il est juif et donc pas nazis.
Mais ici encore nos médias mentent. Evidemment, Zelensky n’est pas
nazi. Mais Vladimir poutine ne mentionne jamais le terme de « nazi » pour
qualifier les autorités ukrainiennes actuelles. En revanche, il utilise
le terme « néo-nazi ». Je rappelle que « nazi » est une doctrine et une
idéologie politique, alors que « néo-nazi » n’est pas une doctrine, mais
davantage un comportement social. D’ailleurs, on constate que beaucoup
de nos journalistes relaient les idées des néo-nazis ukrainiens, sans
jamais les remettre en question.