@Christophe
On ne peut pas réduire globalement la composante ukrainophone au néo-nazisme.
Le fait qu’il y ait une référence historique à des nationalistes ayant collaboré nous met évidemment mal à l’aise ; mais ce n’est pas l’idéologie nazi en elle-même qui prédomine sur ce point, car cette idéologie était anti-slave, or les Ukrainiens comme les Polonais et Russes notamment sont slaves. Il s’agissait avant tout d’une scission par rapport à l’Union Soviétique (comme auparavant il y en avait eu contre la Pologne). Du reste la population ukrainienne avait rapidement déchanté des occupants allemands, qui l’a opprimée comme les autres peuples occupés, les collabos étaient minoritaires.
Le nationalisme a été mis en sommeil après guerre jusqu’à l’éclatement de l’empire soviétique, mais couvait comme on l’a vu dès les réticences à s’ancrer dans la CEI
Un autre aspect est en cause, c’est la participation d’ultra nationalistes nazifiants au mouvement de Maïdan. Mais par la suite, leur emprise s’est réduite, leur représentation électorale est devenue anecdotique.
Zelensky avait été élu comme conciliateur (il est russophone et juif donc contre l’idéologie nazi), mais il a assurément été englobé dans le ’’patriotisme’’ ukrainien face aux tensions (il a été élu plusieurs années après le détachement de la Crimée et le déclenchement du séparatisme à l’Est).
Donc, le qualificatif ’’ukronazi’’ qui appartient à la rhétorique pan-russe apparait abusif, tout comme, en face, la réductio ad hitlerum de Poutine. Des deux côtés il y a des courants ultra nationalistes, suprémacistes, nazoïdes, mais aucun côté ne s’y réduit.