@logan
Vous avez raison, personne n’a intérêt à ce que le conflit dégénère et surtout pas la Russie parce que chacun connait les rapports de force.
Depuis la chute de l’URSS la Russie est redevenue une puissance régionale, certes très armée mais économiquement limitée et démographiquement en déclin.
L’idée la plus commune en Europe et aux USA était que la Russie désormais capitaliste deviendrait peu à peu une démocratie présentable d’ici quelques décennies proche de l’UE. En attendant on « comprenait » les dérives du système russe, les postures de Poutine garant malgré tout de la stabilité, les interventions multiples dans les ex républiques sœurs, les discours agressifs et même les interventions militaires.
Les USA étaient passés à autre chose, les guerres interminables post 11 septembre puis l’opposition à la Chine vue comme le prochain adversaire.
L’invasion d’un pays de 45 millions d’habitants à la manière de l’ex URSS a tout bouleversé. Les européens on compris la dérive du pouvoir russe, ils ont compris qu’ils étaient considérés comme faibles, ils ont vu le potentiel de déstabilisation sur le continent. Les USA ont compris qu’une victoire russe donnerait des ailes aux prétentions chinoises notamment sur Taïwan.
La résistance ukrainienne a fait le reste.
Poutine n’a aucune intention d’engager une guerre contre l’OTAN, il sait qu’il la perdrait, il n’a pas plus l’intention de provoquer une apocalypse nucléaire. Il a sous estimé la réaction des occidentaux. Ces derniers n’ont aucune intention de mettre un pied en Russie ni d’intervenir directement.
Il est vital pour Poutine de conserver quelques morceaux d’Ukraine. La fin du conflit après des centaines de milliers de morts sera de toute façon désastreuse pour la Russie. L’Ukraine sera définitivement tournée vers l’UE et coupée des russes. La Russie sera coupée de l’Europe et sans investisseurs en dehors des chinois trop heureux de mettre ce pays en coupe claire. On a ici un exemple d’impérialisme qui conduit à un affaiblissement durable.