@Luc-Laurent Salvador
Je suis déçu de ne pas avoir lu de réponse à ma dernière
question que je trouvais forte.
Croire ce que tu crois serait bien plus confortable, satisfaisant, merveilleux.
Tu peux invoquer l’habitude pour moi, mais elle est dans chaque personne, athée
ou théiste. Je discute depuis quelques mois avec un platiste et c’est fascinant
(http://lucadeparis.free.fr/infosweb/platisme.htm).
Ton argument semble combler ce qui de l’absence pour d’autres
par une présence, dans notre vie ; mais tout ce que l’on imagine, aussi
nombreux à l’imaginer, ne peut pas créer certaines réalités (ce n’est pas le
nombre de croyants au géocentrisme qui le réalisera). Après avoir reçu le
message de « Ghislaine », j’ai contacté quelques personnes ou
associations autour de la transcommunication instrumentale, et j’ai été déçu
par leur bondieuserie immédiate (mais effectivement, je pourrais entretenir une
existence, un dialogue imaginaire si j’y croyais autant que toi). Je pense que
les matérialistes ont tort (comme ceux qui nient les effets de l’homéopathie infinitésimale
car ils postulent pour cela qu’il faudrait des molécules pondérales, alors qu’ils
acceptent l’énergie pour d’autres choses) en excluant des observations et
expériences « paranormales », qui ne sont pas des preuves de l’existence
de Dieu.
Les théories de Charles Darwin sur l’évolution de la vie dans
L’Origine des espèces et de René
Girard sur la création des dieux (dans La
violence et le sacré) permettaient de se passer de raisonnements finalistes
surnaturels, qui de toute façon ne résolvent rien : si le monde (dont la
vie complexe, avec la conscience et les intentions) était une horloge qui nécessite
un horloger, l’horloger aussi est une horloge qui nécessiterait un horloger,
donc la cause première intentionnelle n’est pas un argument auquel je peux
croire. Et cela est différent de penser qu’il y a des principes et des
conséquences.
En tout cas, je continuerai à explorer ces interrogations,
ces mystères.
A noter que dans
l’exergue de Dictionnaire de l’impossible,
Didier Van Cauwelart cite Saint-Augustin : « Les miracles ne sont pas
en contradiction avec les lois de la nature, mais avec ce que nous savons de
ces lois. ».