Un
tel sinistre et ses conséquences suppose d’attendre les résultats
de l’enquête avant de se livrer à tout commentaire, ne serait-ce
que par respect et compassion pour les familles.
Par
contre, on peut faire des observations sur l’exposé technique
concernant les bâtiments à pans de bois.
L’auteur
écrit :
"Si
le sol ou sous-sol est dépourvu de pierre à bâtir, on utilise de
la terre mélangée à de la paille pour édifier les fondations et
les murs."
A
ma connaissance, le torchis (mélange d’argile et de paille) était
utilisé pour couvrir un caillebotis tressé entre les poutres et
réaliser un mur d’ailleurs assez efficace au point de vue isolation
thermique et phonique ; mais pas pour des fondations.
Pour
ce qui est des fondations en pierre ou pas, les caractéristiques du
droit féodal alsacien (qui était germanique et non pas post-romain)
est intéressant à connaître pour comprendre de quoi il s’agit.
Les
fondations en pierre n’étaient utilisées que pour les habitations
de propriétaires fonciers qui n’avaient pas à déménager et
étaient suffisamment aisés pour s’offrir une qualité de
construction évitant l’humidité par capillarité et assurant une
bien meilleure assise que des bâtiments posés sur un sol non
stabilisé.
Les
bâtiments agricoles (comme la grange concernée par l’article) ne
disposaient pas de fondations, pas plus que les habitations des
fermiers qui étaient propriétaires de la construction mais pas du
terrain et pouvaient changer de lieu d’habitation en prenant un
nouveau bail (fermage) chez un autre propriétaire. Ces structures
« auto portantes » et « indéformables » grâce aux
croisillons caractéristiques étaient donc démontables et
susceptibles d’être déplacées, et posées sur le sol en s’appuyant
sur des plots (grosses pierres) pour créer un vide sanitaire ous le
parquet du rez de chaussée. Pour les granges, pas de parquet,
évidemment, et beaucoup moins de soin apporté pour la réalisation
,surtout que, leur principal rôle étant d’« engranger » le
foin, les sinistres n’étaient pas rares..