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Commentaire de Enki

sur L'économique & le vivant


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Enki Enki 15 août 2023 10:01
Oiko-nomos : la gestion de la maison. Le mot écologie est un pléonasme qui vient en doublon du mot économie.

En fait, c’est de l’extractonomie que développent les humains et sans doute qu’on a inventé une science pour mieux se mentir en disant qu’on fait de l’économie.

L’humain est un faber : il est le seul être du monde vivant à disposer de mains et donc à pouvoir fabriquer. Pas tout à fait, puisque les singes et lémuriens on ces mêmes extrémités articulées et préhensibles. Mais leur pouce de pied est écarté : il sert aussi à pincer, mais gène pour la marche. Or, pour fabriquer il faut pouvoir marcher pour rapporter les provisions nécessaires aux fabrications.

Deux ouvrages me semble-il portent sur l’économie, pas simplement sur l’extractologie.

Essai sur le don. Formes et raisons de l’échange dans les sociétés archaïques. Marcel Mauss.
https://anthropomada.com/bibliotheque/Marcel-MAUSS-Essai-sur-le-don.pdf (106 pages, pas long à lire).

Il n’y a pas de « don gratuit », c’est une mauvaise fabrication de la pensée sur ce concept. Quand on est invité chez des amis, on serait gêné d’y venir sans une bouteille, le dessert, ou des fleurs. Et c’est la vertu du don : elle créé la dette et le contrat social. Le don génère le contre don et ouvre un cycle, même une spirale d’échanges. L’échange est comme un fil qui fait le tissu : il tisse une société.

L’autre ouvrage explique comment on fait de l’anti-économie, de l’extractologie. C’est La Grande Transformation de Karl Poanyi. Il explique le désencastrement, comme une vis sans fin. L’humain est extrait progressivement de son milieu d’existence qui fournit naturellement ses besoins : les clôtures ont acapparé les terres communes, le travail pour vivre a été transformé en salariat, la monnaie comme gage d’échange est devenu elle-même une marchandise. C’est la transformation progressive des échanges en marchés. L’humain est progressivement dépossédé de lui-même. Un étape récente, on l’a vue est notre sang : il devient obligatoire de le céder au injections qui font les affaires de ses fabricants et fait du soin une marchandise. 

Tout cela ne se voit pas bien, car l’extractonomie a les toutes les apparences pour elles : elle apporte du confort dans la vie des humains, particulièrement depuis la révolution industrielle. Mais au bout, il y a le mur, celui de l’épuisement (matériel comme mental). Car nos pensées vont avec, elles sont sorties du milieu naturel, qui a ses lois de régénération à comprendre et admettre, et qui est notre milieu premier de développement à nos existence.

J’ajoute Amartya Sen, le créateur de l’IDH et son mot-valise : la capabilité. L’économie, pour lui, est la capacité d’une humain à assurer ses moyens d’existence, pour lui comme pour sa famille. Encore faut-il qu’il en ait la possibilité et que les ressources matérielles et intellectuelles lui soient accessibles : que sa capacité soir aussi capabilité. La réflexion porte sur la société : si les moyens économiques sont accaparés par une classe héritière, il n’y a pas de capabilité. 

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